Prenant la parole lors d’un évènement parallèle sur le thème, « Évaluer les pertes et dommages : Défis méhodologiques et perspectives » Gatete a déclaré : « La COP28 a démarré de manière positive, avec l’adoption des recommandations du Comité de transition sur les pertes et dommages ; Le fonds pour les pertes et les dommages, avec des promesses de financement s’élevant jusqu’à présent à plus de 400 millions de dollars, marque le début d’une ère très importante dans nos efforts de lutte contre le changement climatique et ses effets.
L’évènement est organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Union africaine en marge de la COP 28, à Dubaï.
Les « pertes et dommages », les effets néfastes causés par le changement climatique qui vont au-delà de ce à quoi les gens peuvent s’adapter, font référence à une série de répercussions, notamment des vies perdues ; les coûts monétaires liés à la destruction des infrastructures, des bâtiments, des cultures et d’autres biens ; la perte d’écosystèmes et de cultures, etc. Après près de trois décennies de négociations, la COP27 est parvenue à un accord historique visant à créer et à rendre opérationnel un fonds destiné à aider les Pays à faible revenu à répondre aux pertes et aux dommages induits par le changement climatique et à s’en remettre.
Les délégués réunis à Dubaï pour la COP28 ont convenu de la mise en œuvre d’un fonds qui aiderait à indemniser les pays vulnérables confrontés aux pertes et aux dommages causés par le changement climatique en garantissant que les infrastructures vitales puissent être reconstruites ou remplacées par des infrastructures plus durables.
« Nous sommes conscients qu’il y a beaucoup de travail à abattre pour rendre le fonds opérationnel. Nous sommes optimistes qu’avant la fin de cette COP, nous aurons convenu des dispositions nécessaires pour rendre le fonds opérationnel et recevrons davantage de promesses de don pour le rendre financièrement viable », a-t-il déclaré.
Selon M. Gatete, les projections montrent que les coûts économiques du changement climatique dans les Pays en développement (PED) atteindront entre 290 et 580 milliards de dollars par an d’ici 2030. Il est donc nécessaire d’augmenter rapidement le financement des pertes et des dommages, y compris la diversification des sources de financement et de la mobilisation des ressources intérieures.
La Représentante d’AUDA-NEPAD, Estherine Fotabong, a déclaré que les questions de gouvernance, de capitalisation et d’opérationnalisation doivent être abordées, car 200 milliards de dollars américains sont nécessaires pour que le fonds pour les pertes et les dommages devienne opérationnel.
« La capacité d’accès de l’Afrique est limitée. Nos États membres ont des idées de programmes qui contiennent les bons ingrédients, mais nous voulons sortir des expériences passées qui ont rendu l’accès au financement difficile », a déclaré Fotabong. Elle a également souligné la nécessité de renforcer la capacité des États membres à accéder au fonds grâce à une étroite collaboration avec Afreximbank et d’autres acteurs ; et l’importance de centraliser la science en définissant la méthodologie d’accès au financement.
Gatete a informé la réunion que la CEA travaille à la mise à jour de la méthodologie basée sur un modèle initialement développée en 2013 « pour aider à fournir des informations précises dans la prise de décision concernant l’allocation des fonds. De plus, la CEA contribue aux progrès de faire de la science un élément qui améliore la précision des évaluations des pertes et des dommages.
La CEA aide également les États membres à renforcer leurs capacités et à améliorer leur accès au fonds, notamment en soutenant des initiatives de renforcement de la résilience, de réhabilitation et de reconstruction des infrastructures et des écosystèmes.
« Ces efforts sont cruciaux pour la réussite de l’opérationnalisation du fonds et la CEA reste déterminée à aider les États membres africains à renforcer leurs capacités afin de bénéficier pleinement de l’opérationnalisation dudit fonds », a déclaré M. Gatete, ajoutant : « nous sommes déterminés à soutenir le Groupe africain de négociateurs dans leur travail sur les pertes et dommages ».
Discussion à ce sujet post