L’Afrique a besoin de 2 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030 pour mettre en œuvre ses Contributions déterminées au niveau national (CDN) dans le cadre de l’Accord de Paris, mais ne reçoit que 30 milliards de dollars par an pour le financement du climat, a-t-il déclaré, lors d’une table ronde sur la Coalition pour la dette durable organisée en marge de la 28e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (ou COP 28).
Un communiqué de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) indique que Claver Gatete a ajouté que l’augmentation du nombre de projets en matière de climat et d’ODD susceptibles de recevoir un investissement, ainsi que l’amélioration de leur visibilité auprès des investisseurs et financiers potentiels, en particulier dans les Pays en développement, joueront un rôle crucial pour attirer davantage de soutien financier vers le continent. Pourtant, un fossé subsiste entre les investisseurs et les projets nécessitant des investissements.
Le climat, la dette et le développement sont étroitement liés. Les projections de la Commission économique pour l’Afrique montrent que certaines régions africaines pourraient être confrontées à des pertes de PIB allant jusqu’à 15 % d’ici 2050 en raison du réchauffement climatique.
« Les coûts élevés du service de la dette empêchent les pays de réaliser des investissements essentiels dans l’adaptation et la résilience au changement climatique pour atténuer certaines de ces pertes », a déclaré M. Gatete, soulignant que divers gouvernements, institutions et dirigeants plaident en faveur d’un changement, notamment le Secrétaire général de l’ONU. M. António Guterres, qui a présenté son plan ambitieux de relance des ODD en février 2023.
Un rapport récemment publié par un groupe d’experts du G20 estime que, d’ici 2030, les Pays en développement auront besoin d’investissements supplémentaires annuels de 1 800 milliards de dollars américains pour l’action climatique et de 1 200 milliards de dollars américains pour atteindre les ODD.
La CEA fait office de secrétariat temporaire de la Coalition et reste déterminée à soutenir les réformes de l’architecture mondiale de la dette. M. Gatete a déclaré que des efforts sont nécessaires dans les domaines suivants.
« D’abord, nous devons garantir que les pays en surendettement aient accès à un mécanisme fonctionnel de résolution de la dette. Le Cadre commun du G20 a besoin d’une réforme globale pour améliorer son efficacité, son actualité et sa transparence. Le club des débiteurs prévu au sein de la Coalition pour la dette durable pourrait jouer un rôle central en garantissant que les voix des pays débiteurs soient entendues dans ce processus », a-t-il déclaré.
Ensuite, il est nécessaire d’adapter les instruments de dette à un monde plus sujet aux chocs. Il a déclaré que pour empêcher les pays de sombrer dans le surendettement lorsqu’ils sont confrontés à des catastrophes liées au climat, il est nécessaire de renforcer les stabilisateurs automatiques. L’expansion des clauses de dette résiliente au changement climatique, qui suspendent les paiements du service de la dette en cas de tels chocs, est cruciale et devrait être préconisée dans toutes les nouvelles émissions de dette souveraine.
Il a également souligné la nécessité de s’efforcer de rendre la dette plus abordable. Les garanties, y compris celles des BMD, peuvent réduire les coûts d’emprunt sur le marché pour les Pays en développement. En outre, les garanties peuvent servir de catalyseurs pour des outils de financement innovants tels que l’émission d’obligations liées au développement durable, comme cela a été démontré récemment au Rwanda.
La CEA fait office de secrétariat temporaire de la Coalition et reste déterminée à soutenir les réformes de l’architecture mondiale de la dette.
Lors d’un évènement parallèle intitulé, « Plateformes régionales pour le financement climatique : Débloquer les flux de financement climatique grâce à l’accélération des projets », M. Gatete a souligné la nécessité de laboratoires de mise en œuvre ou ilabs, car ceux-ci offrent des opportunités visant à favoriser la collaboration et à explorer des stratégies pour débloquer des financements prévisibles, abordables et durables pour l’action climatique et les ODD en Afrique.
Il a appelé à une approche globale pour combler l’important déficit de financement en matière de climat et des Objectifs de développement durable (ODD) et pour accroître les ambitions en matière d’action climatique.
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