« Kalidou Kassé, c’est un maître, c’est mon maître » si le grand Ismaël Lo en vient à prendre le peintre sénégalais en exemple, c’est que sa plume, son pinceau et son immense œuvre ont eu un impact qualitatif dans sa vie. De la sorte, des hommages ont fusé de tout bord, à l’avant-première du film, documentaire-portrait, de l’artiste sénégalais d’origine peulh, née à Diourbel, formé à Thiès, ayant refusé de suivre le destin de cheminot qui lui était réservé en héritage par son père, pour se consacrer à la peinture. Son œuvre immense est saluée. « Les personnes ressources qui ont composé ce film, sont des artistes, des universitaires, des autorités. Cela veut dire tout simplement que la personne a fini le cœur des sénégalais. Kalidou est une fierté, c’est une chance pour le Sénégal. C’est aussi un label pour notre pays » nous a confié Pape Mady Diop, directeur général de la RTS 2, à la fin de la projection du film.
Présenté le mardi 9 mai, au Cinéma Pathé à Dakar, Titi Boy, le film éponyme, surnom que l’artiste porte depuis le berceau (sa tante l’avait prénommé ainsi depuis qu’il avait un an. Et l’artiste, nous a signifié qu’on ne connaît pas de Kalidou Kassé à Thiès, la ville où il a grandi et où sa passion pour la peinture est née).
Réalisé par El Hadj Malick Ndiaye et Omar Ndiaye, ce film permet de découvrir des facettes inconnues et mémorables de l’artiste. Généreux, il l’est. Rigoureux dans son travail, il l’est aussi. Père aimant et attaché à sa famille, se sont ses enfants, les larmes aux yeux qui l’ont dit dans le documentaire et philanthrope, il l’est également, dans l’ombre et aux yeux de tous. Sans oublier son engagement. En témoigne les mots d’Amadou Bâ, actuel premier ministre, autrefois ministre des finances du Sénégal, qui a rencontré l’artiste pour la première fois, alors qu’il était allé le voir pour militer pour l’amélioration de la vie des autres artistes. « Pour ne dresser qu’une seule image de la même personne, les jugements, les analyses ont été unanimes, c’est toujours la même chose dit avec les mots différents. Kalidou fiable, kalidou humble, Kalidou simple, Kalidou généreux, Kalidou Humain, il faut ajouter Kalidou très pieux. On l’a montré dans le film en train de prier deux ou trois fois. » souligne Ousmane Sène, directeur du WARC (West African Research Center).
1heure 30, c’est la durée de Titi Boy. Ces 90 minutes n’auraient pas été suffisantes pour raconter la vie d’un géant applaudir par ses pairs artistes et ses contemporains ainsi que le public du cinéma Pathé. Mais le travail minutieux, fait par les réalisateurs de ce documentaire, a permis de donner la quintessence de la vie et de la production artistique de ce peintre dont la renommée dépasse les frontières sénégalaises. « Les réalisateurs ont fait un travail de fourmi. Ils ont été partout. A Dakar, à Thiès, à Saint Louis, partout où Kalidou est passé, ils sont repassés pour voir ce qu’il a laissé là-bas et ce qu’il y a pris. » retient Pape Mady Diop quant aux personnages qui parlent de kalidou Kassé dans le film, c’est Ousmane Sène, qui le résume : « Il fallait que j’appelle mon collègue Ndiaye (co-réalisateur du film) un metteur en scène. Il a fait un excellent casting. Toutes les personnes, tous les acteurs qui ont été interviewés et entendus sont des gens qui avaient des choses extraordinaires sur Kalidou Kassé. »
De son vivant, Kalidou Kassé, peintre émérite, reçoit donc des honneurs, des hommages de ses compatriotes. Chose rare sous nos cieux. Son œuvre mondialement reconnue, sa personne très appréciée, lui valent cette reconnaissance qui sans doute a plus de prix que des témoignages posthumes.
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