Durant les années 80 et 90, grâce à la vision d’un certain président Abdou Diouf, les fondements d’une solide infrastructure dans les télécommunications avaient été posés. Entre autres décisions, la création de Sonatel, avec une autonomie de management, puis sa privatisation afin d’anticiper sur les changements majeurs en perspectives.
Ensuite, il y a eu les années 2000 et les batailles mémorables pour la survie du secteur sous les coups de boutoir d’un certain Abdoulaye Wade, un président- prédateur qui voulait s’accaparer de l’énorme cagnotte des Télécoms.
Depuis plus d’un an que Macky Sall est à la tête de l’Etat, les acteurs attendent de savoir sa véritable vision pour le secteur et sa stratégie pour le propulser. On dit que le Sénégal a une belle carte dans ce domaine des TIC mais le constat est que ça tarde à prendre forme. Au-delà des discours de circonstance, on ne voit pas encore ce qui est prévu ou en cours pour faire bouger les choses. Autant au niveau de l’Etat (ADIE exceptée) qu’à celui des Opérateurs, du Régulateur et de la SCA où c’est plutôt une belle unanimité de la politique de l’omerta. Peut-être qu’ils n’ont rien à dire…
Heureusement que chez les acteurs de terrain, ça bouge énormément. Avec des initiatives de promotion tous azimuts, des actions de concertation et de synergie au quotidien. Avec des incubateurs comme le CTIC et Jokkolabs pour fédérer et propulser ces énergies créatrices, accompagner ces start-up si prometteuses…
N’empêche les problèmes de fond persistent à cause d’une absence de vision stratégique. Ils concernent le faible taux de pénétration des TIC ; les mesures d’accompagnement pour ériger une véritable économie numérique ; le règlement urgent des défectuosités du réseau téléphonique ; la mise en place de l’internet à haut et à très haut débit dans tout le pays ; un financement innovant en fonction des contingences d’un secteur pré-émergent ; l’accès aux marchés publics et privés pour les grosses PME et la possibilité, pour les start-up, de travailler en sous-traitance, etc.
Et pour donner de la visibilité à tout ce mouvement entrepreneurial, REUSSIR, fidèle à sa vocation de «dénicheur de talents», a décidé de réaliser cette édition. Et évoquer aussi des activités connexes comme le transfert d’argent domestique avec des innovations comme le paiement via le mobile. Une véritable révolution sociale grâce au succès phénoménal de Wari qui a démocratisé ce business si rentable…
Nous avons cherché aussi à connaitre les jeunes entrepreneurs, des «venants de l’Informel», sortis de la pépinière de Tilène, qui ont essaimé sur l’avenue Blaise Diagne. Ils ont investi et gagné le pari de la revente des matériels et consommables informatiques et détrôné les grandes enseignes qui y régnaient en maîtres, au début de l’informatique au Sénégal…
Last but not least, REUSSIR vous a déniché une publication londonienne, Chambers Global, qui réalise le classement des meilleurs avocats d’affaires de par le monde. Et nous nous sommes intéressés au who’s who de nos ténors du Barreau qui font autorité sur le plan international, au niveau des multinationales.
Enfin, après onze mois de dur labeur, l’équipe de REUSSIR compte prendre une petite pause hivernale. Le temps de ressourcer les batteries aplaties et réfléchir sur les innovations éditoriales à vous proposer à la Rentrée, en septembre…
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