La présentation, qui a été faite lors d’une réunion ministérielle virtuelle, indique que 600 millions de personnes en Afrique n’ont pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas accès à un combustible de cuisson propre. Pendant ce temps, les taux d’accès à l’électricité dans 24 pays sont inférieurs à 50 %.
« Il est hors de question que l’Afrique progresse mieux si nous n’investissons de manière adéquate dans l’énergie et n’assurons pas un accès abordable pour tous », déclare la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe. Le Secrétaire général adjoint de l’ONU exhorte les pays à s’assurer que les prix reflètent les coûts dans le secteur de l’énergie.
Le rapport cite le Libéria, le Malawi, la République centrafricaine, le Burundi et le Soudan du Sud comme ayant stagné ou inversé l’accès à l’électricité. Des pays comme le Nigéria, la RDC et l’Éthiopie enregistrent les plus gros déficits d’accès à l’électricité.
« L’accès à une énergie bon marché et propre est une composante essentielle de la transformation et de l’industrialisation de l’Afrique », déclare Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (ACS), qui a animé la session.
Le Directeur d’ACS déclare que « dans le contexte du déploiement et de la mise en œuvre de la ZLECAf, fournir aux économies un carburant abordable fait partie intégrante du soutien aux actions visant à accélérer la réalisation des Objectifs de développement durable et des Aspirations de l’Agenda 2063 de l’Afrique.
Le rapport déplore le fait que l’Afrique repose principalement sur les combustibles fossiles et les biomes au lieu de diversifier son approvisionnement en énergie primaire, compte tenu de sa pléthore de ressources (renouvelables et non renouvelables).
« Les ménages utilisent 86 % des biocarburants et des déchets d’énergie pour cuisiner, tandis que le secteur des transports consomme 78 % du pétrole. Le gaz naturel est principalement utilisé dans le secteur industriel ».
Dans sa présentation, Anthony Monganeli Mehlwana, Chargé des affaires économiques de la CEA, déclare que « il est urgent d’investir dans les infrastructures électriques, de diversifier l’approvisionnement en électricité et d’adopter les énergies renouvelables modernes ».
En termes de prix, M. Mehlwana indique que « le coût nivelé de l’énergie (LCOE) ou les centrales électriques fossiles sont plus chers » que l’éolien et le solaire.
« L’éolien terrestre coûte 59 $ par MW tandis que l’énergie solaire photovoltaïque coûte 79 $ par MW. Pendant ce temps, la côte du charbon est de 109 $ par MW et le gaz naturel s’élève à 74 $ par MW ».
Il souligne que « les coûts de production d’énergie élevés, les pertes de transmission et de distribution (18-25%) signifient que les services publics doivent être constamment renfloués et des subventions mises en œuvre pour les utilisateurs ».
À ce rythme, et selon le rapport de suivi de l’ODD 7, l’Afrique n’atteindra pas les cibles de l’ODD 7 en raison d’un approvisionnement et d’un accès limités à l’électricité. Environ 40 milliards de dollars d’investissements par an sont nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques du continent.
Le rapport recommande que les pays doivent fournir un environnement favorable pour attirer les investissements du secteur privé dans le secteur de l’électricité ; appliquer des tarifs reflétant les coûts tout en faisant attention à une production efficace d’électricité pour réduire les coûts ; et fournir des incitations et des mécanismes pour augmenter la part des énergies renouvelables dans les systèmes électriques.
L’étude souligne également la nécessité pour les pays d’introduire le gaz naturel comme combustible de transition pour remplacer le charbon et faciliter le déploiement complet des énergies renouvelables.
Le webinaire a été l’occasion d’exhorter les ministres à jouer un rôle dans l’augmentation des investissements énergétiques et à prêter attention aux déterminants des prix de l’énergie, à la baisse des coûts de production et à la méthodologie de fixation des tarifs.
Il s’agissait d’une initiative conjointe du centre africain pour la statistique (ACS) et de la Division du développement et des finances du secteur privé de la CEA dans le cadre d’une série ministérielle du Centre de surveillance des prix de la CEA.
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