Créé par un groupe d’amis, l’implantation de l’Association «Marmite du Cœur» a été davantage concrétisée grâce à l’abnégation de Moustapha Dieng, ancien membre du groupe de rap, Da Brains:
Alassane Ndour, un des initiateurs de cette Association, fait la genèse du lancement de l’opération « Marmite du cœur », déjà très présente dans les activités sociales du pays, surtout durant le ramadan.
« En tant qu’expatriés rentrés au bercail, nous avions voulu faire quelque chose en retour pour notre pays qui nous a tout donné. Au début, c’était très difficile. Les gens ne comprenaient pas notre démarche Mais après quelques années, le concept est adopté par tous les Sénégalais. « La Marmite du cœur était devenue alors un slogan », se rappelle-t-il.
Au début, poursuit Alassane Ndour, l’idée était de permettre aux personnes défavorisées de disposer de repas, pendant la période du Ramadan. « Par la suite, nous avons élargi nos actions lors des grandes rencontres telles que les Magal, Gamou, etc. Ces dernières années, nous y avions intégré « Les moutons du cœur » lors de la Tabaski ».
Il s’est dit fier de voir qu’aujourd’hui, le modèle de la « Marmite du Cœur » a été repris partout, à travers le pays,
avec les mêmes objectifs. « Nous avons laissé notre empreinte », s’extasie-t-il
Contexte de la Covid-19
Assurant que cette année aussi, l’opération « Marmite du Cœur » « aura bel et ben lieu », Alassane Ndour, tient toutefois à préciser que, contrairement aux années précédentes, et du fait du contexte de la Covid-19, ses initiateurs seront obligés d’abandonner l’ancienne méthode qui consistait à organiser des caravanes, préparer des repas avec l’implication des populations locales pour ensuite les distribuer.
« Ce processus draine beaucoup de monde, ce que nous voulons éviter cette année », souligne-t’il, déclarant qu’en lieu et place, ils vont distribuer des kits de denrées alimentaires (riz, sucre, huile, lait …etc.) aux familles nécessiteuses, avec l’aide des autorités locales.
Également, des masques et des gels hydrologiques seront offerts aux populations. De même, une campagne de sensibilisation sur la Covid-19 sera faite sur le respect des mesures barrières contre la crise sanitaire. « La particularité de cette année, c’est que tous les vendredis, on va choisir un daara qu’on va rénover et leur offrir un minimum de confort », assure-t-il.
Une opération d’action sociale de cette envergure nécessite des moyens financiers conséquents.
Alassane Ndour en convent, mais il tient à préciser que ce serait très compliqué de faire un bilan chiffré.
Toutefois, il affirme, qu’en 12 années d’existence, les budgets des opérations « Marmite du Cœur » ont explosé parce que les actions sur le terrain, se sont multipliées et les cibles se sont diversifiées.
« L’association est essentiellement financée par des œuvres caritatives, les dons, mais surtout par les sponsors
et le fundraising », révèle Ndour, précisant : « nous sommes une association indépendante et apolitique, nous n’avons pas encore un réel soutien de l’État »
Faisant le bilan des activités de l’association, depuis son lancement, Alassane Ndour affirme que le « bilan est largement positif car nous avons commencé petit ». Au début, se souvient-il, la caravane se limitait seulement à Dakar. Mais depuis lors, nous sillonnons les 14 régions du Sénégal et les gens apprennent et reprennent le même modèle
« Cela nous a permis de visiter les coins les plus reculés du pays, mais aussi d’aider les couches les
plus défavorisées de la population, de mener des campagnes de sensibilisations avec l’aide des autorités locales, les badiénou gokh (marraines de quartiers), les délégués de quartiers, les chefs de village etc…
Le phénomène de la mendicité
Revenant sur le projet nourri par l’Association « Marmite du cœur » de lancer le projet “un enfant, un métier“, il avoue que « c’est toujours à l’état de projet ». La raison, explique-t-il, tient au fait qu’ils ne sont pas assez outillés
pour éradiquer le phénomène de la mendicité.
« Mais nous mettons tout en œuvre pour concrétiser ce projet qui est la suite logique de la +Marmite
du cœur+. Nous espérons y arriver avec l’aide des autorités étatique et religieuses », espère-t-il
Alassane Ndour a terminé son entretien avec Réussir pour lancer un message à ses compatriotes. « On doit être plus solidaire « Le pays de la Teranga » ne doit pas être seulement un slogan. On ne doit pas toujours
attendre que l’aide vienne de l’Etat.
Nous devons faire du social une priorité, surtout en cette période de pandémie où il y a des gens qui ont
toutes les difficultés pour assurer le minimum à leurs familles. Il faut aussi éviter le gaspillage et les choses
futiles ».
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