Le Covid-19 c’est d’abord et surtout une tragique crise sanitaire. Mais la pandémie a aussi des implications économiques considérables. En plus des souffrances humaines causées par la maladie elle-même, la baisse inévitable du commerce et de la production aura des conséquences douloureuses pour les Etats, les entreprises et les ménages.
L’incertitude est la chose la mieux partagée dans cette crise. Le virus a déjà plongé dans l’abime de nombreux pays, avec comme corollaires un coût humain et économique incommensurable. Et au rythme où évolue la pandémie, le scenario du pire n’est plus à écarter.
L’État d’urgence et les mesures de confinement édictées ont quasiment mis l’économie du pays à l’arrêt. En effet, l’épidémie est survenue au moment où l’économie sénégalaise était sur une trajectoire de croissance. En constante hausse d’une année à la suivante depuis 2012, le taux de croissance du PIB a subi un brusque coup d’arrêt. Il passera de 6,8% à moins de 3%, selon les prévisions les plus optimistes Et le Covid-19 en est le seul responsable.
Alors que l’économie est en plein chaos et que la croissance dégringole, l’on doit s’interroger sur les contours de l’après-Co- vid-19 sur la marche du pays.
Même s’il est encore précoce d’en tirer des conclusions aussi tragiques, évoquer la fatalité ne peut masquer l’évidence. Nous aurons besoin davantage de clairvoyance et de hardiesse pour faire redémarrer l’économie. La tentation d’une remise à plat germe dans l’esprits des personnes les plus avisées. Repenser l’économie dans sa globalité et susciter une prise de conscience
plus aigüe sur les dysfonctionnements économiques et sociaux qui ont fait jour du fait de la crise du Covid-19 s’impose.
Il est évident que des mutations profondes sont possibles si tout le monde s’y met. En commençant par pérenniser les attitudes positives notées chez l’élite politique en riposte au Covid-19. C’est tout le sens du programme de résilience économique et sociale (Pres) doté d’un budget de 1 000 milliards de Franc CFA, devant servir comme ‘’trésor de guerre’’ contre le Covid-19.
Le secteur privé en général et plus particulièrement les PME sénégalaises, ne doit pas être en reste dans l’assimilation des leçons à tirer de la gestion de la pandémie. S’efforcer au mieux pour devenir, enfin, de véritables champions nationaux, ca- pables de jouer un rôle fondamental pour accompagner l’État dans ses choix économiques.
Pour autant, la pandémie a mis à nu les faiblesses d’une agricul- ture déconnectée. En effet, la crise nous rappelle combien est précieuse une souveraineté en matière agricole. Pour preuve, l’État a dû, en urgence, commander 146 000 tonnes de riz pour faire face à l’insécurité alimentaire qui pointait le bout de son nez à cause de l’arrêt des activités économiques.
Preuve éloquente que l’autosuffisance en riz tant claironnée est loin d’être une réalité au Sénégal. Une nouvelle donne qui ap- pelle à une prise de conscience collective de l’urgence d’as- surer une réelle souveraineté alimentaire au pays. Ce qui offre une bonne occasion pour repenser notre système alimentaire. Dispenser l’État de renouveler son filet sécuritaire.
Restez chez vous et appliquez les gestes barrières !
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