Cette évidence s’accompagne d’un paradoxe : dans le Sahel en général, nous avons un don que la nature, dans sa grande générosité, nous offre à profusion, c’est le soleil. L’équation qui me semble évidente, comme le bon vieux système de vases communicants, est d’arriver à amoindrir un mal, le coût élevé de l’électricité à base d’hydrocarbures, par l’exploitation d’un bien, l’astre solaire, gratuit de surcroit.
Simpliste ? Sans doute. Irréalisable ? Surement pas ! La question à poser, au-delà du « y’a plus qu’à » est pourquoi à l’heure où tous les indicateurs sont au rouge concernant la surchauffe de la planète et que tous les records de températures moyennes sont pulvérisés, parmi tout ce que la Terre compte comme ingénieurs et gourous-de-la-prospection-à-très-long-terme, comment personne n’arrive à trouver une solution à ladite équation ? Manque d’ingéniosité ? De volonté politique ? Je pencherai pour la seconde option. Certes, l’énergie solaire et autres énergies alternatives ne sont pas tout à fait gratuites. Il financer le coût d’acquisition, non négligeable, (quoiqu’on sache lever des fonds pour tout et n’importe quoi, pourquoi pas pour l’avenir des « générations futures » ?) L’exploitation et la maintenance sont également des postes dont il faut compter dans la bottom line*. Mais le seuil de rentabilité, même s’il est tardif, en fait un investissement qui en vaut largement la peine…
A qui profite le crime ?
Arrêtons de raisonner en économistes court-termistes et peu visionnaires. Cet immobilisme est coupable. Mais quel est le mobile ? La réponse est-elle à chercher du côté des puissants lobbys petro dollars qui font monter et descendre le prix du baril au rythme des déhanchés de leurs dromadaires ? Des grandes puissances qui en sont les clients (jusque-là) assez liquides pour financer au plus fort leurs industries ? Des nations émergentes qui veulent prendre des raccourcis de croissance et densifier leur industrialisation ? Vous remarquerez que je ne pose que des hypothèses.
Loin d’un manque de courage, ce sont surtout des interrogations d’une citoyenne du monde lambda, incrédule face aux grands enjeux internationaux et intergénérationnels et l’incurie des instances de régulation supranationales face à ces enjeux. Le bon sens aurait voulu que toute affaire cessante, on fasse tomber ces nababs de leurs…dunes et qu’on casse tous nos tirelires (toutes banques nationales confondues) pour peupler les déserts de panneaux solaires et autres éoliennes. Walla bok** ?
De qui se moque-t-on ?
J’ai failli m’étouffer de rire lorsque j’ai lu, un an après, que la 61ème Assemblée générale de l’ONU, tenue en …décembre 2011, a pris une résolution déclarant l’année 2012 « Année internationale de l’énergie durable pour tous ». 2012 est passé. La révolution se fait toujours attendre… Quelles actions ? Quels résultats ? Notre Gorgorlu national, éloigné géographiquement et par ses préoccupations de survie de ces Grands Pôles où souffle l’esprit, n’a quant à lui rien vu d’inchangé sur sa bottom line de facture d’électricité. Si, un renchérissement de 20% accompagné d’interruptions de service (terme politiquement correct pour délestages). On peut donc légitimement se poser la question de la raison d’être de telles institutions, mastodontes coûteuses, quand elles savent plus éteindre le feu (assistance au développement en mode perfusion, observation des conflits) que le prévenir.
Bonne nouvelle ?
J’ai failli m’étouffer, de colère, cette fois, quand j’ai lu un projet d’installation de milliers d’éoliennes dans le Sahara …pour l’exportation d’énergie vers le Vieux-Continent, afin de rendre celui-ci moins dépendant des exportateurs du Golfe. Est-ce la nouvelle dynamique du développement ? A quand la valorisation des ressources énergétiques endogènes par les Africains et pour les Africains ?
Je crains devoir attendre la fin du monde et sept autres vies pour le voir…
Notes : *Dernière ligne du compte de résultat | **Pourquoi pas ?
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