Par Khady Ciss
Baye, comme j’aimais affectueusement t’appeler, tu m’as tout appris sauf vivre sans toi. Face à l’inévitable, j’ai voulu arrêter le temps.
La seule chose que nous apprend la mort, est qu’il est urgent d’aimer.
Aujourd’hui, j’essaye de me convaincre d’être au milieu d’un mauvais rêve et que, en me retournant dans l’aube des grands jours, je vais te voir, assis sur ta natte, chapelet à la main, esquissant ton éternel sourire. Dans l’attente bien évidemment de tes premiers mots matinaux consistant à dire : « Soxna si » bon réveil !
Baye, si la mort seule est définitive, emportant avec elle la matière qu’est le corps, elle n’a pas encore eu de pouvoir sur ton héritage inépuisable.
Il est resté ce que tu as donné sans vouloir le garder dans les coffres rouillés de l’avarice.
Saches que tu es l’arbre qui a engendré la graine germant que je suis dans une nouvelle terre pour donner d’autres semis.
Baye, tu avais tellement confiance en ma modeste personne. Tu étais convaincu que je pouvais être à la hauteur, même à ton absence. Je n’ai ni ta grandeur d’âme encore moins ta sérénité, malgré tout, je m’efforce.
En cette journée de commémoration de ton décès, chargée d’émotions au rythme de travail soutenu, J’essaye tant bien que mal de te dresser le récit des 365 jours qui ont suivi ton départ vers, l’éternel.
Si ta perte a été une raison valable pour me plonger dans une tristesse absolue, les bons souvenirs professionnels vécus et familiaux me donnent mille autres raisons de se relever pour poursuivre l’entreprise commencée…
De l’autre côté du chemin duquel tu es passé, je te fais parvenir les nouvelles.
Je commence par « Réussir », le référentiel économique de la presse spécialisée, il continue de faire son chemin défiant ostensiblement le temps, les obstacles socio- financiers.
Pendant 1 an, j’ai appris de la vie, de l’environnement des affaires, du système économique qui prévaut, mais surtout des hommes…
Certes, ta touche d’un homme d’art nous manque, mais le professionnalisme ainsi que la rigueur transmis, demeurent.
Quant à moi, je me berce dans la solitude en m’efforçant au travail et à prendre soin de nos magnifiques filles qui n’arrêtent pas de me poser toujours les mêmes questions auxquelles je n’ai point de réponses.
Quand reviendra PAPA? Pourquoi a-t-il rejoint les étoiles du paradis ? Pourquoi n’est-il pas resté comme les autres papas ? Pourquoi n’appelle-t-il pas au téléphone ? Hélas, comment expliquer à des enfants de 4 et 6 ans que la mort est le destin que nous partageons tous.
Comment leur Faire comprendre que cet être cher ne reviendra jamais et que les nombreuses friandises qu’elles laissent devant la porte ne lui seront pas envoyées?
Sans compter mes longues journées de travail et les lourdes responsabilités qui m’incombent. Je décide enfin d’y faire face et de convertir en énergie positive mes soucis, mes craintes, mes préoccupations…en attendant de trouver des réponses à leurs questions.
QUE FIIRDAWSI SOIS TA DEMEURE BAYE
A mon autre moi-même, Baye Dame Wade
Par khady Ciss
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