‘’Les acteurs ont du mal à trouver un site financier, à avoir leur carnet de santé et bien se vendre. Et à un moment donné, c’est Monsieur le président de La République qui a dit attention : « changeons de paradigme » puisque depuis vingt ans nous parlons de la même chose. C’est ainsi qu’il a créé la DER pour être à l’écoute des Entrepreneurs, des TPE et PME’’, indique Mme Khardiata Ndiaye, Directrice de la Promotion de l’Entreprenariat à la Délégation Générale à l’Entreprenariat Rapide (DER). Elle est d’avis que ’’l’innovation c’est la DER, parce qu’en ce moment c’est la seule structure qui combine les 3F: financer, formaliser et former’’
Expliquant leur démarche, elle souligne que la DER procède toujours en gardant à l’esprit deux choses : la Flexibilité et la Proximité. ‘’Parce que nous savons que nos acteurs ont du mal à fournir l’information. Or, si on n’est pas proches et ne comprenons pas leurs activités, on ne sera pas en mesure de leur apporter les vraies réponses’’, fait-elle remarquer.
Et pour ce faire, la DER a mis en place trois produits que sont la dette, la garantie et la prise de participation, ‘’donc rien de nouveau, sauf que c’est adapté au cycle et au secteur.’’
Autonomisation financière
La Directrice de la promotion et de l’entreprenariat à la DER explique par exemple qu’en matière de dettes accordées à des cibles ‘’vulnérables’’, la structure dispose d’un produit appelé ‘’autonomisation financière’’. ‘’Ce sont de petits prêts n’excédant pas la somme de cinq cent mille francs (500.000FCFA) sans apport ni garantie, autour de 5% de taux d’intérêt. Et aujourd’hui cela a permis d’inclure quatre-vingt mille (80.000) sénégalais (des jeunes et des femmes) dans le système financier’’.
‘’Pour les PME/TPE, nous avons créé des produits beaucoup plus sophistiqués comme les prises de participation dans le secteur du numérique par exemple. ‘’On est entré dans le capital de quarante-quatre (44) Start Up pour un volume de financement d’un milliard deux millions FCFA et nous sommes arrivés à les aider à trouver des solutions de financement. On peut dire que ce sont des entreprises qui ont fait la fierté de ce pays, car ces Start up ont gagné des concours avec leurs applications. Mais au demeurant, qu’est-ce qui se passait ? Ils butaient toujours sur la question de leur financement. La DER leur a fait confiance et décidé de les accompagner durant deux ans et regarder leurs activités mais aussi participer à leur conseil d’Administration. Nous leur avons aussi donné des conseils et au bout de deux années, toutes les promesses sont réalisées ; nous convertissons nos bons de souscription en des Actions dans leurs entreprises. Et tout ceci pour ne pas charger ces entrepreneurs en leur donnant le produit financier le plus adapté, les renforcer en capital pour leur permettre d’être viables et pérennes’’, explique Mme Ndiaye.
Elle a également ajouté que l’autre innovation de la DER, c’est le cofinancement avec les banques comme la Banque nationale de développement économique (BNDE), la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCAS) devenue la Banque agricole, pour voir comment partager ensemble le risque entre nous (DER) et la banque traditionnelle de l’entrepreneur. Et ce sont des montages qui marchent bien.
Écosystèmes fermés
En outre, poursuit la Directrice de la promotion et de l’entreprenariat à la DER, sur les filières, il faudrait savoir que la DER reste l’instrument innovant, et nous avons essayé de créer ces écosystèmes-là de façon concrète sur le riz, le lait et l’anacarde.
‘’Cela veut dire que si on continuait à financer individuellement les PME, peut être même ce serait la viabilité de la DER qui serait mise en jeu. Alors, on essaie de créer des écosystèmes fermés avec un acheteur qui peut être un industriel ou un exportateur, donc un acheteur que nous finançons et également de petits producteurs qui bénéficieront des autres appuis de financement de la DER. Et en amont, on cible notre acheteur qui va prendre la production. Ce qui est pour nous ; une manière de maitriser le risque avec nos banques partenaires. Et même pour le producteur, tous ses intrants sont financés par la DER, en prenant la garantie de nous faire payer plus tard par l’industriel ou l’exportateur. Et donc, on arrive avec cela à créer des cercles vertueux où en l’absence d’information réelle, on arrive à financer des centaines de milliers de Sénégalais. Par exemple, l’année dernière, nous avons investi sept milliards FCFA sur les chaines de valeur et on a touché plus de cent mille (100.000) acteurs dans des secteurs tels que le sel, le riz et aujourd’hui toutes nos actions sont orientées vers la prise en charge et la promotion de ces chaines de valeur parce que c’est là où on trouve les vrais acteurs. Et en plus de cela, nous allons financer l’année prochaine une trentaine de milliards FCFA sur ces chaines de valeur pour connecter les petits producteurs au marché et faire ainsi éclore des champions internationaux’’.
Discussion à ce sujet post