La croissance, de 6,7 % en 2018, a glissé à 6 % en 2019. Les investissements publics dans les infrastructures, l’agriculture et l’énergie ont maintenu le déficit budgétaire à 3,8 % du PIB en 2018 et 2019, au-delà du seuil de convergence de l’UEMOA de 3 %.
Étant donné la faiblesse de la pression fiscale (15 % du PIB) et de l’épargne intérieure, ce déficit a été financé en partie par les emprunts extérieurs, qui ont fait remonter la dette publique à 54,7 % du PIB en 2018 contre 47,7 % en 2017. L’inflation en 2019 est restée très faible, à 0,5 % en 2019.
La détérioration des termes de l’échange, sous l’effet du renchérissement des prix du pétrole et de l’importation des biens d’équipements, a fait passer le déficit du compte courant à 8,8 % en 2018, avec des projections de 9,7 % en 2019 et 9,8 % en 2021.
La mobilisation des ressources extérieures (investissements directs étrangers et eurobonds) et les solides transferts des migrants ont permis de couvrir les besoins de financement du compte courant.
Le taux de pauvreté est passé de 57,3 % en 2001 à 46,7 % en 2011. Le taux de chômage est en hausse (14,6 % en 2018), poussé par la faible participation des femmes (21 %) et des jeunes (18,4 %) au marché du travail.
Facteurs favorables et défavorables
La croissance du PIB réel devrait atteindre 6,3 % en 2020 et 6,8 % en 2021. Le deuxième Plan pour un Sénégal émergent 2019–2023 prévoit la mise en œuvre de réformes visant à stabiliser le cadre macroéconomique, stimuler l’investissement privé et accélérer la transformation structurelle de l’économie. Le risque de surendettement est faible selon le FMI
Pour renforcer la productivité et la compétitivité des entreprises ainsi que pour réduire les coûts de production, le Gouvernement a créé des pôles industriels et mis en place un vaste programme pour faire évoluer le mix énergétique vers les énergies renouvelables. Dans le secteur agricole, une stratégie de pôle de développement a été adoptée pour la création de zones de transformation agricoles au nord, centre et sud du pays.
Le Gouvernement a également mis en place un programme pour l’entrepreneuriat des jeunes et un programme de professionnalisation des filières.
La mise en service en janvier 2019 du pont sur le fleuve Gambie et l’achèvement prévu du pont de Rosso connectant le Sénégal à la Mauritanie permettront de développer le commerce interrégional. L’adoption d’une monnaie unique en 2020, l’Éco, par les pays membres de la CEDEAO renforcera l’intégration régionale et permettra de réduire les coûts de transaction.
L’économie est confrontée à des contraintes liées notamment à la fourniture d’énergie, à la maitrise de l’eau, au développement d’infrastructures de base (surtout dans l’agriculture), et à l’accès au foncier. Celles-ci limitent la productivité et réduisent la compétitivité de l’économie.
Le secteur privé, en particulier les petites et moyennes entreprises, est entravé par le coût du crédit, les lourdeurs des procédures administratives et par un cadre juridique, fiscal et réglementaire peu concurrentiel. L’insuffisance des compétences professionnelles (environ 70% des travailleurs sont non qualifiés) demeure une des principales difficultés pour redynamiser le secteur public.
Les contraintes budgétaires sur les deux dernières années, qui sont liées à l’accroissement des subventions énergétiques, ont entrainé une accumulation d’arriérés internes vis-à-vis des secteurs de l’énergie et des hydrocarbures et des entreprises du secteur privé
Le rapport de la Banque africaine de développement, « Perspectives économiques en Afrique 2020 », dont le thème est « Former la main-d’œuvre africaine de demain », appelle à une action urgente pour assurer le développement du capital humain dans les pays d’Afrique où, en termes de quantité et de qualité, celui-ci est beaucoup plus faible que dans les autres régions du monde.
Le rapport fait état également du besoin urgent de renforcement des capacités et apporte plusieurs recommandations en matière de politiques, notamment en demandant davantage d’investissements de la part des États dans l’éducation et les infrastructures pour maximiser les bénéfices à long terme de la croissance du PIB. L’une des autres exigences fondamentales, soulignée par le rapport, est le développement d’une main-d’œuvre capable de répondre à la demande pour faire face aux besoins de l’industrie.
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