Posant d’abord le débat autour du choix du thème qui s’inscrit en droite ligne des programmes de réformes de l’Etat du Sénégal, le ministre a rappelé la conviction du Gouvernement, tout autant que celle de la Bceao, que la Digitalisation est un levier essentiel pour la promotion d’une économie sociale et solidaire.
Dans son analyse de la situation, Mme Zahra Iyane Thiam Diop fait la corrélation de la question avec la pauvreté en notant que le continent africain reste encore marqué par un seuil de pauvreté de 41%, selon le Rapport 2018 de la Banque mondiale. « C’est dire qu’une bonne frange de la population ne dispose pas d’un revenu minimum quotidien par personne. L’inclusion financière constituera sans nul doute le levier privilégié pour accélérer l’inclusion sociale visée, entre autres, par le Plan Sénégal Émergent (PSE). Ce faisant, le Sénégal est à même d’atteindre plusieurs objectifs de développement en rapport avec l’éradication de la pauvreté et de la faim, ainsi que la disponibilité d’emplois décents et la réduction des inégalités sociales », a exposé le ministre.
Pour relever ce défi, elle invite tous les acteurs à se mobiliser, avec à leur tête la Banque centrale, pour atteindre l’objectif d’inclusion financière de 75% de la population adulte âgée d’au moins 15 ans ou plus à l’horizon 2020.
Sans manquer de faire noter que le Sénégal est à quelques points de pourcentage de cet objectif, avec un taux d’utilisation des services financiers établi à 67,1% en 2018. Pour elle, cette performance n’a pu être atteinte que grâce à l’apport déterminant de la finance digitale au cours des 5 dernières années.
Mme Zahra Iyane Thiam Diop estime toutefois que d’importants défis restent à être relevés, notamment une utilisation effective, par la population disposant d’un compte de monnaie électronique et services offerts, et l’accompagnement des initiatives des entreprises de technologie financière.
Elle renseigne de l’engagement résolu de l’Etat du Sénégal dans la Digitalisation des services offerts aux populations avec notamment les Bourses scolaires, les pensions de retraite, le paiement des taxes de redevance. Mieux, elle affirme que la dynamique amorcée se poursuit, pas seulement dans les services financiers, mais également autour de toutes les missions de service public par le numérique.
Selon elle, des innovations sont opérées en matière de service financier numérique, notamment l’éducation financière et la protection des consommateurs. « Les échanges des acteurs de cet écosystème permettront l’accès et l’utilisation des services financiers par les populations exclues au Sénégal, en particulier les femmes, les jeunes, les entrepreneurs ou ménagères, à des coûts abordables », informe-t-elle. A l’en croire, les défis sont déjà identifiés, et il s’agit de mettre à la disposition des populations les outils adaptés à leurs spécificités. Et le meilleur indicateur pour cela, renseigne Mme le ministre, c’est le modèle de l’Economie sociale et solidaire qui organise l’entrepreneuriat sur toute la chaîne de valeur en identifiant les billets et les insuffisances pour les combler. Pour elle, il ne reste qu’à trouver une cohérence d’ensemble de l’action publique pour une meilleure optimisation des ressources.
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