Le Conseiller culturel à l’ambassade du Gabon à Dakar, M Boukal Oumare-Backo, corrobore cet état de fait et évalue à un peu plus de 6000 le nombre de gabonais résidant au Sénégal. Dans ce lot, l’on distingue des étudiants, des travailleurs expatriés, des diplomates, des fonctionnaires de l’Asecna et des Gabonaises mariées à des Sénégalais.
« Les plus nombreux sont les étudiants. En 2018, ils étaient estimés à 4458, là où les autres membres de la communauté gabonaise n’étaient que 740, tandis que ceux d’entre eux, sans statut particulier, se chiffraient à 96 personnes » détaille-t-il.
Aussi, il est de notoriété que plusieurs gabonais arrivent à Dakar à la recherche d’une bonne formation professionnelle. Car au Gabon les études coutent chères.
Outre le fait que Dakar est réputé pour la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles et instituts de formations, s’y ajoute l’avantage de la langue française que le Gabon et le Sénégal ont en commun. Il arrive très souvent que d’autres gabonais optent pour s’installer et travailler, le plus souvent définitivement ou pour une longue durée au Sénégal.
Pays de la Teranga
« Les témoignages positifs des anciens étudiants et fonctionnaires qui ont vécu à Dakar, incitent les nouveaux bacheliers à venir poursuivre leurs études supérieures au pays de la Téranga. La destination Sénégal s’impose donc d’elle-même, car c’est un pays réputé pour la qualité de ces études » explique Joe Igama, membre de l’association des élèves et étudiants gabonais au Sénégal (ASEEGS).
Pour lui, le choix de Dakar se justifie aussi par le fait que le Sénégal est un pays dont le climat politique est stable, donc favorable à l’investissement et au business. « C’est un pays qui offre des opportunités aux investisseurs étrangers, ONG et entreprises », avoue-t-il.
De ce fait, au terme de leurs études, beaucoup de gabonais choisissent de rester à Dakar pour débuter leurs carrières professionnelles.
Ronny Nzamba, étudiant en droit, explique : « au Sénégal, on se sent comme chez soi. Ici à Dakar, comparé à Libreville on a plus d’avantages surtout dans la réalisation de nos projets professionnels »
Cruz Maïssa, cuisinier de profession, nous relate son expérience : « Au départ, j’ai quitté le Gabon pour venir faire des études en banque et finances. Mais comme ma passion a toujours été de cuisiner, je me suis inscrit dans une école de la place pour faire hôtellerie. Et aujourd’hui je prépare et livre mes plats à domicile. Ma clientèle est diversifiée. La restauration est un business qui marche plutôt bien à Dakar. »
Cherté des logements
Bien qu’étant un pays d’opportunités pour la communauté gabonaise, il n’en demeure pas moins que la vie au Sénégal peut s’avérer compliquée pour bon nombre d’entre eux qui se plaignent surtout de la cherté des logements et de l’obstacle de la langue. « On parle trop le wolof même au boulot je me perds tout le temps lors des débats », se désole Christy Etombet, fonctionnaire expatrié.
Même loin du pays, les réalités socio culturelles et ethniques sont tenaces. Quoi de plus adéquat alors que de mettre sur pied une association qui va œuvrer pour promouvoir un esprit de cohésion sociale et d’acceptation mutuelle. La communauté gabonaise de Dakar a semble-t-il trouvé la parade en mettant sur pied l’ASEEGS.
Association à but non lucratif créée depuis 1986 et légalement reconnu par l’État du Sénégal depuis, 2008, l’ASEEGS œuvre également à l’épanouissement de ses membres dans leur pays d’accueil.
‘’L’association vise entres autres missions, à veiller à l’émancipation intellectuelle et sportive de ses membres, à valoriser la culture gabonaise’’, souligne son président, Jean Donald Bony.
Comme pour témoigner de leur gratitude à leur pays d’accueil, les Gabonais de Dakar, à travers leurs associations, s’activent beaucoup dans le social, notamment en faisant des dons aux orphelinats tels que SOS Village
Par Samantha Saberu (Stagiaire)
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