L’approche de la fête de la Tabaski oblige. Le terre-plein du rond-point et les trottoirs débordent de hordes de marchands ambulants, proposant divers articles à une clientèle hétéroclite et avide de dépenser sans compter.
Ce décor peut être dupliqué dans presque tous les endroits de la capitale sénégalaise. En effet, à l’approche de chaque fête religieuse, surtout celle de la tabaski, Dakar change de visage. Les célèbres hauts lieux de commerce de la capitale, comme les marchés Sandaga en centre-ville, Tilene dans la Medina, ou HLM, cessent d’être les uniques centres d’attraction.
Presque tous les terrains vagues, ronds-points spacieux ou trottoirs de Dakar sont squattés par des vendeurs ambulants. Les mêmes lieux servent aussi de bergeries, Au rond-point de Dieupeul, l’espace qui servait de terminus aux bus de transport publics s’est mué en une immense bergerie. Les vendeurs de moutons de moutons y ont érigé leurs tentes, obligeant les passagers à déménager un peu plus loin pour emprunter leurs bus.
« Nous sommes ici sous l’ordre de la mairie qui nous a demandé de céder la place aux vendeurs de moutons. C’est juste temporaire en attendant qu’on regagne notre place habituelle et cela fait maintenant 3 ans que nous vivons la même situation à l’approche de chaque fête de Tabaski » a expliqué Ibrahima Niang, chef de garage du terminus 77.
Pour le gérant, ce déplacement ne réduit en rien leur clientèle même s’il déplore cet encombrement qui créé parfois des embouteillages. « Nous n’avons pas assez d’espace pour garer nos véhicules, en plus les clients sont obligés de se mettre en rang sur la route, ce qui peut créer des encombrements », déplore-t-il.
Mais cette occupation anarchique des rues de la ville n’est pas sans conséquence pour les riverains et les passants qui ne cessent de se plaindre. Ils pointent du doigt les autorités municipales, les accusant de fermer les yeux sur cet encombrement anarchique contre le paiement de taxes.
« Ce sont les mairies qui encouragent cette anarchie, misant plutôt sur les recettes », fulmine la Dame Mariama Diop, dont la concession est aux abords du rond-point de Dieuppeul. Très prolixe et amère, elle se plaint surtout des nuisances sonores et des ordures que les marchands ambulants et les vendeurs de moutons installés dans cet endroit leur laissent. « Ils ne balayent pas les lieux et pis certains d’entre eux utilisent les murs de nos maisons contre urinoirs », peste-t-elle.
L’anarchie notée au niveau des marchés en période de fêtes irrite aussi les commerçants dument établis. Ces derniers digèrent mal que les vendeurs ambulants squattent les devantures de leurs magasins. Le marché HLM en constitue une parfaite illustration de cet état de fait. Dans ce lieu de commerce, impossible de se frayer un chemin à travers les cantines à cause des vendeurs ambulants qui ont fini d’occuper tous les espaces libres.
« Nous vivons la même situation à chaque fête religieuse dans ce marché. Les vendeurs ambulants nous étouffent et obstruent tous les accès menant à nos cantines », fulmine M. Sarr, gérant d’une boutique de tissus de luxe. Il ne manque pas aussi d’accuser la mairie de fermer les yeux sur cette « concurrence déloyale ». « Cette période est une occasion en or pour renflouer les caisses grave aux taxes municipales », déclare-t-il.
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