Actuellement, le mouton est le seul sujet des débats dans le pays : c’est devenu le casse-tête des pères de famille. Mais ce n’est pas encore le rush chez les vendeurs.
A liberté 6, sur les deux voies longeant le camp pénal, depuis le rond-point jusqu’à l’intersection de la VDN (Voie de Dégagement Nord), les vendeurs de moutons ont déjà installé leurs bergeries.
Chacun délimite sa place par des filets et des bâches. Mais cette année, l’effervescence n’a pas encore gagnée les lieux, comparé à l’année dernière à la même période où toutes les bergeries étaient visitées par une forte clientèle.
En effet si beaucoup de gens préfèrent acheter leur mouton à deux jours de la tabaski pour des raisons de sécurité et de manque de place dans leur maison, d’autres par contre expliquent la faible affluence des clients par la conjoncture jugée difficile en cette période selon Alioune Fall un jeune vendeur de moutons.
Seul dans sa bergerie, cet éleveur assis sur une chaise au milieu de ses moutons, muni d’un bâton, Alioune Fall se lève à chaque fois que de besoin pour remettre de l’ordre dans son troupeau. « Nous sommes là depuis huit (8) jours mais les clients ne se bousculent pas. Certains viennent pour se renseigner sur les prix des moutons, ou bien ils achètent leur bélier et nous le confie jusqu’à la veille de la tabaski pour plus de sécurité », renseigne-t-il.
À quelques dizaines de mètres de là, Mbaye Gaye , un autre vendeur de moutons, nous présente les différentes races exposées dans sa grande bergerie et qui suscitent la curiosité des passants. Dans cet enclos, les prix proposés varient selon les bourses des clients. « Nous n’avons pas ici des moutons qui coutent moins de 100 000 frs. Les prix vont de 100 000 frs jusqu’à 1 000 000 frs », explique Mbaye Gaye. D’après lui les prix étaient beaucoup plus élevés l’année dernière et pourtant les clients se bousculaient pour acheter.
Mais cette année, à quelques jours seulement de la fête, les clients viennent en petit nombre. « L’année dernière en cette période, c’était l’effervescence comparativement à cette année où ils se font désirer. Peut-être jugent-ils les prix trop élevés ? » s’interroge-t-il.
Pour justifier la cherté des moutons cette année, les vendeurs l’imputent aux coûts d’entretien et autres taxes imposées par l’État.
« Le sac de foin se négocie à 5000 Frs actuellement et peut même coûter le double à l’approche de la fête, comme l’année dernière », souligne Moussa Niang, éleveur de moutons.
N’empêche même si cette année la vente des moutons ne s’annonce pas florissante, les vendeurs espèrent toujours un changement de situation avant la tabaski.
Par Abdou Hakim Diop (stagiaire)
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