En effet, le pays connaît une économie extravertie. Avec une importante activité d’importation qui a toujours pris le dessus. La raison est à chercher, notamment, sur une faible capacité d’offre et de diversification des produits à l’exportation, ainsi que le peu de souci de création d’une véritable industrie. productivité, si l’on se fie au rapport d’activité du Ministère de l’Industrie et de la Petite et Moyenne Industrie qui concerne l’année 2012 jusqu’en mars 2019.
À ce sujet, d’après les chiffres disponibles à ce jour, le Sénégal compte 1.947 entreprises industrielles répertoriées au niveau du Centre Unique de Collecte de l’Information (CUCI) en 2018. Il est composé à 97,3% de PMI (1.894 unités) et 2,7% de grandes entreprises industrielles (53 unités.).
L’essentiel de ces entreprises industrielles sont localisées dans la région de Dakar (91%), Thiès (5%), Saint Louis (1%), Ziguinchor (1%) selon le rapport d’activité 2012 – mars 2019 du Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries, sa nouvelle appellation intervenue lors de la constitution du nouveau Gouvernement du 07 avril 2019 avec la reconduction du Ministre Moustapha DIOP
Ce document montre aussi que l’effectif global des entreprises du secteur a sensiblement progressé sur la période 20122017, passant de 1.030 à 1.662 entreprises, soit un accroissement moyen de 61%. Cette croissance vigoureuse du tissu industriel sénégalais s’explique par les facilités nées de l’amélioration de l’environnement des affaires, notamment toutes les réformes liées au Doing Business, entre autres.
Aussi, en 2017, les secteurs d’activités les plus représentatifs sont : l’agroalimentaire (47,8%), la Mécanique et Métallurgie (12,2%), le Bois, Papier, Carton et Imprimerie (11,2%), la Chimie et le Plastique (8,5%), l’Énergie (5,7%), les industries extractives (6,3%), le Textile, Habillement, Cuirs et Peaux (3,5%) et les autres Industries (4,8%).
Il est à noter que cette distribution est sensiblement la même que celle notée en 2012, sauf pour le Textile, l’Habillement, les Cuirs et Peaux qui ont reculé en termes de proportion. Le secteur des industries agroalimentaires reste prédominant avec près de la moitié des effectifs des entreprises industrielles du Sénégal. Cette évolution du parc industriel qui est le fruit de nouvelles créations, a également comme conséquence directe, une évolution évidente du chiffre d’affaires du secteur durant la même période.
C’est ainsi que l’évolution du chiffre d’affaires de 2012 à 2017 est marquée par une croissance sur la période, passant de 3.074 milliards de FCFA en 2012, à 4.069 milliards de FCFA en 2017, soit un accroissement de 32%. Cet accroissement du chiffre d’affaires s’explique par le dynamisme de l’agroalimentaire avec 29%, de la chimie avec 22%, de l’Énergie avec 18%, des industries extractives 9% et des matériaux de constructions 7 %.
Mais en termes de contribution au chiffre d’affaires, c’est bien sûr la grande industrie qui contribue plus que la petite industrie. Son apport tourne autour de 87% à peu près pour la grande industrie. Alors que du point de vue de l’effectif, 97% des entreprises du secteur sont des Petites et Moyennes Industries (PMI), selon le Directeur de Cabinet du Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries, Yatma Mody Ndiaye.
Dans la même veine également, l’évolution de la création de richesses a été concomitante INDUSTRIE entre 2012 et 2017. Il est à signaler que la création de richesses est mesurée par la valeur ajoutée. Et à l’analyse, la valeur ajoutée, après une tendance baissière, s’est redressée sur la période 2014-2017, passant de 272 milliards de FCFA en 2014, à 748 Mrds en 2017, soit une progression de 64%.
Cette création de richesses de l’industrie relève plus des grandes entreprises qui représentent en moyenne plus de 90% de la valeur ajoutée totale du secteur et seulement 7,5% de l’effectif du parc. Les secteurs de l’agroalimentaire (24,2%), de la Chimie et du Plastique (20,2%), de l’Énergie (22,3%), des Industries extractives (11,6%) et des Matériaux de construction (14,8%) ont couvert plus de 93% de cette création de richesses de l’Industrie en 2017.
L’analyse de ces données montre que, malgré une baisse de sa part dans le PIB, il y a des perspectives encourageantes pour le développement du secteur. Cependant, des problèmes liés aux conditions d’exploitation et de productivité persistent dans le secteur.
Au demeurant, la vision industrielle du Plan Sénégal Émergent (PSE) est de doter notre pays d’une industrie forte et diversifiée, inclusive et durable, moteur de croissance, source de création massive d’emplois et de richesses, dans un Sénégal émergent à l’horizon 2035. Une vision portée notamment par l’Axe 1 du PSE, sous le vocable de Transformation structurelle de l’économie et Croissance .
Ainsi, l’objectif général visé par le PSE est de porter la contribution du secteur à la croissance du PIB à au moins 25% en 2025 et de créer des emplois massifs. Pour ce faire, le Ministère en charge de l’Industrie a mis en place des stratégies de développement industriel notamment : l’amélioration de la gestion du secteur à travers des réformes légales et institutionnelles ; la densification du tissu industriel ; le renforcement de la compétitivité industrielle à travers la mise en place, sur le marché, de produits de qualité ; la valorisation des ressources locales par la transformation en vue de la création de la valeur ajoutée ; une répartition équilibrée du tissu industriel, concentré au niveau de la région de Dakar, sur l’étendue du territoire national ; le financement durable du secteur.
Également, faut-il le rappeler, le Plan d’Actions Prioritaires (PAP1) du PSE a retenu, pour le secteur industriel, quatre grands projets phares que sont : les Plateformes industrielles intégrées ; les Agropoles compétitives et intégrées ; les Paris industriels et le Hub minier régional. Il faut noter, à titre d’exemple, qu’au titre du projet Plateformes industrielles intégrées, le Parc Industriel International de Diamniadio est aujourd’hui totalement opérationnel pour sa première phase, construite sur 13 ha avec 7 industries et 7 entreprises de services installés, avec un effectif de 1.053 emplois directs. La deuxième phase du Parc industriel de Diamniadio est en cours de réalisation sur une superficie de 40 ha.
Il faut également préciser que le Parc industriel de Sandiara qui couvre une superficie de 100 ha et la Zone Économique Spéciale de Diass qui s’étend sur 700 ha environ sont opérationnelles . Autant dire que d’importantes réformes politiques et stratégiques sont en cours d’évolution et de mise en œuvre et pourront ainsi permettre de noter des avancées significatives et des lendemains meilleurs pour le secteur de l’industrie sénégalaise. Aussi est-il permis d’espérer, d’ici peu, une émergence rapide du secteur industriel, accompagnée d’une création massive d’emplois et de richesses.
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