Malgré les défis à relever pour ce projet évoqué depuis trente ans, les 15 pays de la CEDEAO maintiennent l’objectif 2022 pour le lancement de la monnaie unique.
Ainsi la réunion des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales des quinze pays de la CEDEAO marque un tournant important dans la mise en place de la monnaie unique selon le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Brou.
« Il s’agit d’un chantier lancé par les pères fondateurs de la CEDEAO, l’objectif ultime de l’intégration. Les chefs d’Etat de la CEDEAO ont demandé d’accélérer ce chantier pour aboutir en 2020 à la monnaie unique et le nom et le symbole de la future monnaie unique devraient être évoqués », a-t-il indiqué.
Suivant le président, les experts doivent débattre également du choix du régime de change et du modèle de banque centrale.
Ces recommandations seront soumises aux chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO lors de leur prochain sommet à Abuja, le 29 juin prochain.
La monnaie unique de la Cédéao, dont on parle depuis trente ans, remplacerait le franc CFA et sept autres devises nationales.
Ces monnaies ne sont pas convertibles entre elles, ce qui ne facilite pas les échanges. Le franc CFA fait l’objet d’une polémique récurrente entre ses défenseurs, qui soulignent sa stabilité, et ses détracteurs, qui l’accusent d’être une monnaie ’’néocolonialiste’’.
« Il y a une volonté politique, la monnaie unique n’est plus une utopie technocratique », a déclaré le ministre ivoirien de l’économie et des finances, Adama Koné, reconnaissant cependant que « le chemin restant à parcourir était parsemé de nombreux défis ».
« Il reste à lever des obstacles pour la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes à l’intérieur de la CEDEAO », selon Koné.
Créée en 1975, la CEDEAO regroupe aujourd’hui quinze pays totalisant 300 millions d’habitants, dont 180 pour le seul Nigeria, poids lourd de la zone.
Selon un expert financier ouest-africain, une véritable monnaie unique n’est pas réalisable à court terme. En revanche, la mise en place d’une monnaie d’échange commune pour les entreprises et les institutions est envisageable, sur le modèle de l’écu, l’unité de compte européenne qui avait précédé l’euro.
« On ne fait pas une monnaie unique sur la base du simple voisinage. Il faut un minimum de convergence des économies, voire de complémentarité, qui n’existe pas aujourd’hui », selon cet expert, qui souligne aussi le faible volume d’échanges entre les pays d’Afrique de l’Ouest.
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