« Les filets sociaux sont des outils que des pays déploient de plus en plus pour appuyer les populations les plus pauvres et les plus vulnérables » a rappelé Mme Aline Coudouel, Économiste à la Banque mondiale et coauteur de cet ouvrage qui est un résumé du rapport complet rédigé par des experts de la banque mondiale.
Les filets sociaux sont des outils qui ont fait leurs preuves et ont montré qu’ils sont capables d’appuyer ces ménages et de changer leurs consommations, leurs investissements, de les aider à investir dans l’éducation de leurs enfants, d’épargner et de manière plus général à se projeter vers l’avenir.
Aujourd’hui beaucoup de pays ont investi dans ces programmes et dans les systèmes qui sous-tendent ces programmes que ce soit des programmes de registres de populations, des systèmes de paiement, des systèmes d’appui aux populations.
Pour réussir un tel pari, le programme doit prendre en compte trois domaines essentiels selon Mme Coudouel, que sont les domaines politique, institutionnel, et enfin financier.
« D’abord dans le domaine politique, il faut comprendre et prendre en compte les processus politique qui déterminent l’envergure et la nature des politiques sociales. Ensuite ces programmes sociaux doivent s’ancrer dans des dispositifs institutionnels forts pour appuyer leur expansion, particulièrement dans la mesure ou les programmes sont mis en œuvre de plus en plus par des institutions gouvernementales. Et enfin le niveau et la prévisibilité des ressources consacrées au secteur doivent être renforcés afin que les filets sociaux atteignent l’échelle souhaitée » a fait savoir Mme Coudouel.
Selon Mme Coudouel ces programmes de filets sociaux sont aujourd’hui utilisés dans le monde entier par les Etas pour réduire la pauvreté et aider les familles à sortir de la précarité et résister aux chocs. Ainsi, il est important que ces programmes soient inscrits dans la durée pour être efficients et rapides. Le grand défi en Afrique c’est de mener ces filets sociaux à l’échelle, d’assurer la couverture de tous les ménages vulnérables et surtout de s’assurer que cette couverture à l’échelle soit maintenue dans la durée et deviennent pérennes.
« Il s’agit pour les filets sociaux quelque part de devenir aussi courant et large que l’éducation primaire, la santé primaire que l’accès à l’eau potable etc. » a déclaré Mme Coudouel.
Pour Dr Anta Sarr Diacko, Déléguée générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale « les filets sociaux sont un investissement dans la protection sociale puisqu’ils portent toujours sur le capital humain, le comportement, l’amélioration des conditions de vie des populations. Donc ce sont des moyens d’amélioration des conditions de vie des populations et il n’y a rien de honteux à bénéficier de ces programmes comme les bourses familiales » a-t-elle déclaré.
Par la même occasion, Mme Sarr a déclaré que le gouvernement sénégalais va continuer à investir davantage dans les programmes sociaux en relation avec ses partenaires financiers et techniques pour assurer leur pérennité à grande échelle.
Cet ouvrage fait partie de la Collection Développement, dirigée par l’Agence Française de Développement et la Banque mondiale. Il présente tout d’abord un aperçu des filets sociaux en Afrique, ainsi que les éléments de plus en plus nombreux démontrant leur efficacité dans l’amélioration du bien-être et dans l’inclusion économique des populations les plus pauvres et vulnérables. Il souligne les implications des aspects politiques, institutionnels et financiers dans le choix et la conception des programmes. Il fait valoir que la prise en compte de ces domaines est essentielle pour porter à plus grande échelle les filets sociaux en Afrique et les maintenir ensuite à ce niveau.
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