À ce jour l’Accord n’a été ratifié que par 20 États et l’on espère deux autres ratifications afin d’atteindre le nombre des 22 pays membres nécessaires pour constituer le bloc commercial qui devrait, entre autres, générer un PIB de plus de 3 000 milliards $ et permettre la création de 300 000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects. La plus grande économie d’Afrique, le Nigeria, n’a pas encore ratifié l’accord.
L’adoption et la signature de l’Accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine par 44 pays au Sommet de l’Union africaine tenu à Kigali en mars 2018 est une « immense étape franchie sur la voie de l’intégration économique en Afrique ».
Le Directeur par intérim du Bureau sous régional, Afrique de l’Est de la CEA M. Andrew Mold, interrogé par Reussirbusiness en marge de la 52eme Conférence annuelle des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique (COM2019), s’est félicité du niveau de consensus des États africains « très élevé » noté pour l’adoption de la ZLECA.
Il s’est dit très optimiste sur l’avenir de l’Accord, soulignant que la ZLECA pourra débloquer l’intégration régionale sur tout le continent.
Il a expliqué que malgré les pertes attendues en termes de recettes tarifaires (estimées à environ 4 milliards de dollars Us pour le continent), les bénéfices devraient être jusqu’à quatre fois supérieurs, notamment grâce à la baisse des prix des biens de consommation.
Les exportations intra-africaines sont plus diversifiées, et donc plus utiles au développement de l’Afrique que les échanges avec le reste du monde, qui comprennent principalement des produits extractifs tels que les hydrocarbures et les minerais. L’augmentation du commerce intra-africain devrait renforcer la croissance à long terme, accroître les investissements étrangers et contribuer à industrialiser le continent.
La suppression des tarifs douaniers grâce à la ZLECA devrait permettre une augmentation du commerce intra-africain de 52%, tandis que la réduction des barrières non tarifaires pourrait même le faire doubler.
« Il faudra mener de grands efforts dans les négociations futures prochaines, une période très complexe », a dit M Mold.
Malgré l’immense soutien politique dont bénéficie la ZLEC, de nombreux défis seront à surmonter lors de sa mise en œuvre, pour faire passer le commerce intra-africain – estimé entre 15% et 18 % aujourd’hui – à 25 % d’ici à 2023
Ouverte le Mercredi 20 Mars dernier à Marrakech, la réunion a pour thème : « La politique fiscale, le commerce et le secteur privé à l’ère numérique : une stratégie pour l’Afrique » Elle a offert l’opportunité aux délégués l’occasion d’examiner les politiques fiscales nécessaires à la mise en œuvre du traité de libre-échange.
La ZLECA est l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine que la CEA soutient. Les deux institutions s’emploient à faire en sorte que les pays restants signent sous peu les instruments de ratification.
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