Ces données sont contenues dans un document publié lors de la réunion des experts de la 52 eme session de la Conférence annuelle des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la CEA (Commission économique pour l’Afrique) – COM2019, ouverte mercredi à Marrakech (Maroc), pour durer deux jours.
Le commerce numérique se définit en l’occurrence comme l’utilisation des technologies numériques pour faciliter la vie des entreprises.
Une activité qui se développe rapidement en Afrique, et qui implique que de profonds changements vont s’opérer dans la manière dont les pays africains exercent leurs activités commerciales et s’industrialisent.
Selon l’Organisation des Nations Unies, les possibilités qu’offrent le commerce électronique ouvrent un accès multisectoriel à de nouveaux marchés, consommateurs et produits en Afrique.
En Afrique, les sociétés de vente en ligne comme Jumia (l’Amazon africaine) sont en train de naître et de faire concurrence aux points de vente physique, selon le document notant que la société Jumia, site d’achat en ligne pour l’électronique et la mode créé en 2012, est devenue la première licorne du continent, étant valorisée à plus de 1 milliard de dollars.
En 2015, elle a généré environ 234 millions de dollars de recettes, ce qui marquait une croissance de 265 % par rapport à 2014 et employait en 2017, 3 000 personnes dans plus de 126 structures en activité installées dans 23 pays africains.
Par ailleurs, signale-t-on, en Ouganda, eKeebo permet aux chefs amateurs de fournir des repas préparés à la maison sans subir les frais et les inconvénients que comporte l’acquisition de licences de restaurant.
Également, l’Union africaine qui promeut aussi le commerce numérique comme moyen de faciliter l’essor du commerce, a lancé l’année dernière le domaine Internet « dotAfrica » (« africa »), plateforme commerciale numérique destinée à créer une identité en ligne unique pour regrouper les produits, les services et les informations sous une même entité dans l’ensemble du continent.
La numérisation offre de nouvelles possibilités de faire de grands bonds en avant en matière de commerce et d’industrie selon le document qui relève que le passage aux technologies numériques a été rendu possible par l’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs, de la largeur de bande et des données numériques.
La pénétration d’Internet, par exemple, a triplé en une décennie, passant de 1 milliard d’internautes en 2005 à plus de 3 milliards en 2016, grâce à la facilitation de la communication et de l’information, à la gratuité de produits numériques et à la présence de nouvelles formes de loisirs.
L’adoption des technologies numériques a également contribué à modifier la composition et la tendance du commerce des biens et des services, portant la valeur des transactions de commerce électronique à 27 700 milliards de dollars en 2016 (Organisation mondiale du commerce, 2018), ainsi qu’à réduire le commerce de certains biens (tels que les disques compacts, les livres et les journaux)
Alors que la numérisation est en hausse en Afrique, l’offre et la pénétration d’Internet restent faibles. Le taux de pénétration des téléphones intelligents est passé de 37 % en 2017 à 44 % en 2018 et devrait atteindre 51 % en 2019.
Cette évolution permettra l’ouverture des marchés au secteur privé dans les domaines de la production manufacturière locale, de la vente au détail et du développement des services. Elle encourage les innovations dans les domaines d’Internet et des applications et technologies mobiles.
La cinquante-deuxième session de la Commission économique pour l’Afrique sera axée sur le thème « Politique budgétaire, commerce et secteur privé à l’ère du numérique : une stratégie pour l’Afrique ».
L’événement, qui durera toute une semaine offre une occasion propice d’examiner les politiques fiscales nécessaires à la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Adoptée le 21 mars dernier à Kigali, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC) doit encore être ratifié par deux pays afin d’atteindre le nombre des 22 membres nécessaires pour constituer le bloc commercial qui devrait, entre autres, générer un PIB de plus de 3 000 milliards $ et permettre la création de 300 000 emplois directs et plus de 2 millions d’emplois indirects. La plus grande économie d’Afrique, le Nigeria, n’a pas encore ratifié l’accord.
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