Pour le seul déficit d’infrastructure, qui constitue un obstacle majeur à l’amélioration des capacités productives, les besoins de financement de l’Afrique ont été estimés à entre 130 et 170 milliards de dollars par an d’après la Banque africaine de développement, un montant dont le continent mobilise à peine la moitié.
À un niveau plus global, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) situe entre 614 et 638 milliards de dollars par an le financement supplémentaire dont l’Afrique a besoin pour réaliser le Programme 2030.
L’étude estime que les dépenses supplémentaires pour réaliser ce programme dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire inférieur pourraient s’élever à 1 200 milliards de dollars par an, soit près de 11 % du PIB entre 2015 et 2030, indique un document de synthèse publié lors de la 38ème réunion du Comité d’experts de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique ouverte mercredi à Marrakech, au Maroc.
Avec une moyenne de 13,3 % du PIB entre 2000 et 2017, le taux d’épargne brut de l’Afrique reste le plus faible parmi les régions en développement, ce qui explique que l’écart entre épargne et investissement continue de se creuser.
Le taux d’investissement de l’Afrique est également resté faible, à 22,6 % du PIB au cours de la même période, ce qui montre la nécessité pour les pays africains de déployer des efforts concertés pour accroître à la fois l’épargne intérieure et les taux d’investissement.
Les pays africains doivent mobiliser des ressources financières nationales pour combler le déficit de financement, promouvoir la stabilité macroéconomique et limiter les emprunts extérieurs coûteux.
« Les pays africains doivent se concentrer sur la transformation structurelle pour accélérer et soutenir leurs croissances, a soutenu le Directeur de la Division de la politique macroéconomique à la Commission économique africaine CEA), M. Adam Elhiraika.
Les pays africains ont un peu plus d’une décennie pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030, et sortir ainsi des millions d’Africains de l’extrême pauvreté, réduire les inégalités et promouvoir un développement durable.
Or, malgré des réformes fiscales ayant porté le ratio recettes/ produit intérieur brut (PIB) à plus de 15 % en moyenne entre 2000 et 2017, il reste un important déficit de financement à combler pour atteindre les objectifs du développement durable.
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