Le rapport met en lumière les perspectives économiques et les projections de croissance de l’ensemble du continent et de chacun des 54 pays.
Le thème s’aligne sur la mission de l’Union africaine, visant à « promouvoir le développement durable aux niveaux économique, social et culturel, ainsi que l’intégration des économies africaines »
Cette année, les Perspectives économiques en Afrique de la Banque africaine de développement montrent une amélioration générale et continue des performances économiques du continent.
Le produit intérieur brut (PIB) est estimé à 3,5 % en 2018, soit à peu près le même pourcentage qu’en 2017 mais en hausse par rapport à 2016 (2,1 %). La croissance du PIB de l’Afrique devrait s’accélérer à 4.0 % en 2019 et atteindre 4,1 % en 2020.
Ce taux reste néanmoins insuffisant pour résorber les déficits budgétaires et courants persistants et à une dette devenue parfois insoutenable. Il faut donc que les pays accélèrent leur taux de croissance et renforcent son efficacité pour créer des emplois décents.
Les Perspectives 2019 montrent que les résultats macroéconomiques et en matière d’emploi sont meilleurs lorsque l’industrie mène la croissance.
Le thème spécial de cette année est l’intégration régionale pour la prospérité économique de l’Afrique.
Cette intégration couvre non seulement la coopération commerciale et économique mais aussi la fourniture de biens publics régionaux.
Les nouvelles recherches sur lesquelles se fondent cette édition des Perspectives montrent que cinq mesures de politique commerciale pourraient porter les gains totaux de l’Afrique à 4,5 % de son PIB, soit 134 milliards de dollars EU par an.
Premièrement, il faut éliminer tous les tarifs bilatéraux appliqués aujourd’hui en Afrique. Deuxièmement, les règles d’origine doivent rester simples, souples et transparentes.
Troisièmement, il faut éliminer tous les obstacles non tarifaires au commerce des biens et des services sur la base de la nation la plus favorisée.
Quatrièmement, il faut mettre en oeuvre l’accord de facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce afin de réduire les temps de passage aux frontières et les coûts de transaction liés à des mesures non tarifaires.
Cinquièmement, il faut négocier avec d’autres pays en développement en vue de réduire de moitié leurs barrières tarifaires et non tarifaires sur la base de la nation la plus favorisée.
Les Perspectives 2019 examinent également les gains possibles en matière de biens publics régionaux, tels que l’harmonisation des cadres de gouvernance financière, la mise en place de pools énergétiques multinationaux, l’ouverture du ciel à la concurrence et l’ouverture des frontières à la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Dans la dernière partie, le rapport fournit des prévisions à court et moyen terme sur l’évolution des principaux indicateurs macroéconomiques pour les 54 pays membres régionaux, ainsi qu’une analyse de l’état des défis socio-économiques et des progrès réalisés dans chaque pays. Cela ajoute de la granularité à l’analyse plus agrégée menée dans la première partie du rapport.
Répartition des chapitres de l’édition 2019
Chapitre 1 – Performances macroéconomiques en Afrique et perspectives
Après une croissance du PIB réel bien modeste, de seulement 2,1 %, en 2016, l’économie de l’Afrique s’est rétablie à 3,6 % en 2017 et 3,5 % en 2018. La croissance devrait s’accélérer à 4 % en 2019 et 4,1 % en 2020, plus soutenue que dans les autres économies émergentes et en développement dans leur ensemble, mais plus faible qu’en Chine et qu’en Inde (figure 1.1). Le taux de croissance actuel est inférieur à la trajectoire de l’Afrique avant la récession de 2009, qui était de 5 % environ. En 2019, 40 % des pays africains devraient enregistrer une croissance d’au moins 5 %. L’enjeu consiste à atteindre le chemin d’une croissance supérieure, qui soit inclusive et favorable à l’emploi.
Chapitre 2 – Emploi, croissance et dynamisme des entreprises
La population africaine en âge de travailler devrait passer de 705 millions de personnes en 2018 à près d’un milliard d’ici 2030.1 Avec l’arrivée de plusieurs millions de jeunes sur le marché du travail, la pression pour fournir des emplois décents va s’intensifier. Au rythme actuel de la croissance de la main-d’oeuvre, l’Afrique doit créer chaque année environ 12 millions de nouveaux emplois pour contenir l’augmentation du chômage. Une croissance économique forte et durable est indispensable à la création d’emplois, même si cela n’est pas suffisant. La source et la nature de la croissance sont également des éléments importants.
Chapitre 3 – L’intégration pour la prospérité économique de l’Afrique
L’Afrique a progressivement intégré plusieurs de ses activités lors des 60 dernières années. Dans un premier temps, au cours des années 1960 et 1970, le modèle d’intégration autocentrée sur le continent reflétait le désir des pays africains de se développer indépendamment des anciens pouvoirs coloniaux. L’unification économique était censée être la solution au dilemme du développement de l’Afrique, et de nombreux Africains estimaient que cela nécessitait une union politique. Toutefois, la plupart des dirigeants des jeunes États africains se sont avérés peu enclins à encourager l’érosion de la souveraineté nationale au profit de l’émergence d’une autorité supranationale visant à coordonner et gérer les affaires de l’Union africaine.
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