Avec 30 établissements de crédit, dont 28 banques et deux établissements financiers, le réseau bancaire ivoirien couvre l’ensemble du pays, à travers 698 agences et 922 Guichets automatiques de banque (GAB) communément appelés Distributeurs automatiques de billets (DAB).
Fortement en essor, le secteur emploie 8.382 salariés, dont 19% de cadres supérieurs, 28% de cadres intermédiaires et 74% de non cadres.
La cartographie du secteur bancaire ivoirien révèle, selon le Rapport 2016 de la BCEAO, 13 banques internationales, 11 banques sous-régionales, une banque mutualiste et deux établissements financiers. Les établissements de crédit internationaux dominent le marché des banques en Côte d’Ivoire.
Toutefois, les Ivoiriens privilégient de loin le Mobile money pour effectuer leurs paiements et transferts d’argent. Seul un épargnant sur huit choisit de placer ses économies dans une banque ou un établissement financier, selon un rapport de la Banque mondiale (BM) publié en 2016.
En 2014, les détenteurs de comptes mobiles (24%) dans le pays ont dépassé ceux des comptes bancaires (15%). Le ratio d’adultes détenant un compte mobile en Côte d’Ivoire plaçait le pays au cinquième rang mondial, derrière le Kenya (58%), la Somalie (37%), l’Ouganda (35%) et la Tanzanie (32%).
Moins de cinq ans après son arrivée en Côte d’Ivoire, le Mobile money s’est imposé comme l’un des moyens de transactions financières les plus usités par la population. Selon l’Autorité de régulation des télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI), sur les 24 millions d’abonnés au réseau de téléphonie mobile enregistrés en juin 2015, 7,2 millions ont des comptes Mobile money.
Au premier semestre 2015, les recettes sur les retraits, les transferts et les paiements de factures ont atteint 17 milliards FCFA.
Toutefois, selon la Banque mondiale, si ces comptes mobiles facilitent les paiements et les transferts d’argent, ils ne permettent pas l’octroi de crédit, une des fonctions principales d’un système financier. Selon des statistiques de l’ARTCI rendues publiques en mai 2017, la Côte d’Ivoire a atteint 11 milliards FCFA de transactions financières par jour via le Mobile money. Environ 8,5 millions de personnes disposent des comptes Mobile money.
Le système financier ivoirien octroie proportionnellement trois à quatre fois moins de crédits que les pays à revenus intermédiaires sur le continent africain, ce qui signifie que les Ivoiriens préfèrent garder leur argent par devers eux, voire, pour les plus aisés d’entre eux, investir dans l’immobilier ou ouvrir des comptes à l’étranger.
Pour la Banque mondiale, cette attitude des Ivoiriens s’explique, d’une part, par la crise politique qui a rompu les liens de confiance entre les épargnants et leurs banques. D’autre part, elle s’explique par le fait que les épargnants ivoiriens ont tendance à privilégier les placements qui leur offrent de meilleurs rendements.
Par ailleurs, la détention d’un compte bancaire n’est pas une garantie pour obtenir un crédit, car les banques ivoiriennes privilégient les grandes entreprises, l’achat de titres de l’État ou la constitution de réserves de liquidités.
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