L’association de droit américain à vocation internationale pour la coordination et le développement des réseaux informatiques dans le monde, « Internet Society » entamait hier son « chapitre Sénégalais ». En effet, l’agence américaine a déjà opéré dans plusieurs pays auparavant, mais jamais en Afrique. Concernant le programme destiné au pays de la Teranga, il sera couplé à ceux du Canada et du Japon, et s’étalera sur 18 mois d’intense réflexion et de recherche. Le terme dédié à ce projet international est « multi parties prenantes » (ou Multi Stakeholders en anglais, ndlr), qui induit que les différents états cités vont collaborer pour trouver des solutions à un problème commun. Et ici, il s’agit de la sécurité des utilisateurs d’objets connectés.
Pour présenter l’atelier, Mme Ndèye Maïmouna Diop, présidente d’Internet Society Sénégal et M. Dawit Bekele, directeur régional du bureau Afrique d’Internet Society, entre autres, étaient présents. Mme Diop a tenu à remercier les participants, notamment les représentants du Canada qui sont venus partager leur expérience, puis a encensé sa patrie : « Le Sénégal est le premier pays en développement à accueillir cette initiative et à recevoir le directeur général d’Internet Society, Andrew Sullivan ».
Poursuivant son allocution, elle précisait : « Au Sénégal, la législation ne prévoit rien de concret au sujet de la sécurité de l’internet des objets. Presque tout le monde possède des objets connectés de nos jours, lesquels peuvent avoir une incidence non négligeable sur la vie privée. Lorsqu’on a commencé en 1996 (ISOC), on enseignait aux gens l’utilisation d’internet sur la place publique. Maintenant, notre travail est axé sur la participation de l’Afrique à l’amélioration des normes qui régissent le fonctionnement mondial d’internet. On ne veut plus seulement suivre la marche, mais proposer des solutions innovantes ».
Selon la présidente d’Internet Society Sénégal, dès lors qu’on se connecte à internet, on est exposé. Plus précisément, notre activité en ligne et nos données personnelles peuvent être accessibles à des personnes spécifiques et à des degrés variables. Le problème est que beaucoup d’utilisateurs n’ont pas conscience de cette éventualité. Elle a tenu à rappeler qu’en mai dernier, lors du Sommet Africain sur l’Internet, un atelier avait été effectué à ce sujet avec la Commission de protection des données personnelles (CDP) du Sénégal. Le thème de l’atelier était : « Sécurité de l’Internet des Objets (IdO) ».
De son côté, le président du Bureau Afrique estime que les fournisseurs d’accès internet, les concepteurs de logiciels et d’objets connectés, les vendeurs et les gouvernements doivent tous participer à la mise en garde quant à l’utilisation des objets connectés. La plupart des consommateurs ne réalisent pas vraiment le pouvoir d’influence qu’ils octroient aux grandes entreprises en utilisant ces produits et services d’une certaine façon. « Les objets connectés sont devenus incontournables, mais ils peuvent aussi représenter un danger », affirmait M. Bekele. De nos jours, un pirate informatique peut avoir accès à des données jugées sensibles ou personnelles à travers ces objets.
Néanmoins, Dawit Bekele a assuré que l’Internet Society travaille d’arrache-pied et compte bien trouver des solutions effectives. Il ne s’agit pas que d’un enjeu sécuritaire mais aussi économique : le Sénégal pourrait bénéficier d’avantages intéressants, en tant que pionnier dans la sécurité des objets connectés, mais aussi en tant que fournisseur de solutions.
En attendant l’arrivée du directeur général d’Internet Society, Andrew Sullivan, le jeudi 29 novembre à Dakar pour le dernier jour de l’atelier, le Ministère de la communication, l’ARTP et les membres d’Internet Society Afrique ainsi que leurs collaborateurs continuent de rechercher activement des solutions afin que le Sénégal devienne un modèle de sécurité en matière d’internet et d’objets connectés.
Khan Méré
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