A Dakar pour deux jours, 170 intervenants de l’Agence d’investissement des Nations Unies (UNCDF) planchent sur la finance inclusive. Comment faire pour mettre sur pied une économie digitale pour tous ? En se basant sur l’exemple du Kenya qui a pu tirer plusieurs milliers de personnes de l’extrême pauvreté grâce à la finance digitale, l’UNCDF s’est demandé comment transposer ce succès dans d’autres pays. En effet, se rendant compte que les innovations technologiques permettent de solutionner beaucoup de problèmes dus à la pauvreté, les dirigeants de cette agence onusienne ont voulu en faire un levier dans leur lutte contre la pauvreté. Ainsi, ils supportent tous types d’initiatives dans l’agriculture, la santé et en général dans tous les points susceptibles d’accélérer l’atteinte des ODD. « Mais il faut voir plus grand. En mettant en place les bonnes innovations, on peut permettre à beaucoup de jeunes d’avoir accès à l’emploi, au travail et à des financements », fait savoir le modérateur.
Sabine Mensah. Faciliter le partage et le partenariat
La finance digitale devient alors transversale car traversant toutes les composantes de tous les objectifs du millénaire (ODD). Il faut donc faciliter la collaboration entre les acteurs : banques Fintech et opérateurs de téléphonie mobile. Le premier a le canal et l’ingénierie pour le second afin de sortir un maximum de personnes de la pauvreté. « Elles auront accès à des épargnes, des prêts, des activités rémunératrices, à l’assurance pour faire face à des chocs. L’UNCDF facilite cette connexion. Nous travaillons avec les régulateurs pour s’assurer que l’écosystème est ouvert et assez attractif pour créer un partenariat gagnant-gagnant entre les acteurs. Le mobile banking, le digital, la finance digitale sont autant de moyens qui permettent à des populations jadis exclues du système à l’intégrer malgré des revenus faibles », a précisé Sabine Mensah.
Elle, poursuit en soulignant qu’avec le mobile et la finance digitale, l’illettrisme des mamans rurales n’est plus une barrière à la bancarisation. Le système peut être adapté à ce besoin continental pour amener les gens vers ce modèle. « C’est ça le challenge, le défi. Comment amener des Fintech à proposer des solutions qui rassurent la grand-mère ? », lance-t-elle.
Aminata Angélique Manga invite à lutter contre l’exclusion financière qui touche 79% de la population en Afrique Sub-Saharienne. Elle a réaffirmé l’engagement de l’Etat du Sénégal à faire du Numérique un véritable levier de croissance et d’inclusion financière. « L’Etat du Sénégal, à travers le département de l’Economie solidaire et de la Microfinance dont j’ai la charge, envisage de mettre en œuvre le projet « Mobile Banking » en instance d’inscription dans le Programme triennal d’Investissement public (PTIP). Son objet est le développement de la finance numérique au Sénégal…. Aujourd’hui le numérique constitue un des axes majeurs du Plan Sénégal émergent à travers sa composante « Sénégal numérique 2025 » qui vise la modernisation de l’économie sénégalaise par les technologies de l’information et de la communication (TIC) », a indiqué la ministre de l’Economie solidaire et de la Microfinance.
Dans un document transmis par l’Agence d’investissement des Nations Unies ont peut lire que GSMA annonce d’ici à 2025 environ 72 millions de nouveaux abonnés mobiles, et un taux de pénétration de 54 % en Afrique subsaharienne. Cette croissance représente une véritable opportunité pour les objectifs de développement durable (ODDs) si et seulement si les services de santé, d’éducation ou bien même d’information pour les agriculteurs se développent à la même vitesse.
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