Cette note de MCS reflète le succès rapide, la croissance équilibrée et les performances financières saines de l’institut de microfinance. En effet MC a su se positionner comme un Système Financier Décentralisé (SFD) majeur au Sénégal.
WARA justifie cette amélioration de la note de l’institution de microfinance par la combinaison de plusieurs facteurs. Tout d’abord, la gouvernance de MCS est rigoureuse: l’appétit de ses actionnaires pour le risque étant modéré, les mécanismes de contrôle et d’incitation sont minutieusement exécutés et la gestion se montre prudente. En outre, la position concurrentielle de MCS est non seulement déjà robuste, mais elle tend aussi à s’améliorer: avec 23% de parts de marché en termes d’encours de crédit, MCS ne cache pas son ambition de devenir le leader de son marché à moyen terme.
De surcroît, la performance financière de MCS est bonne: malgré un coefficient d’exploitation encore élevé, les marges épaisses de MCS et sa politique de réinvestissement quasi systématique lui permettent d’internaliser l’accumulation des fonds propres nécessaires à son rythme de croissance soutenu.
Le portefeuille de crédit de MCS est très granulaire et d’excellente qualité: nonobstant l’absence de diversification géographique au-delà des frontières du Sénégal, il est très hautement diversifié, tant par contrepartie que par secteur. En outre, son portefeuille à risque (PAR) est le plus bas du marché, et sa politique de provisionnement demeure particulièrement conservatrice. Enfin, le support opérationnel du groupe est permanent: fort de deux conventions avec la holding de tête du Groupe Microcred, MCS se prévaut d’une assistance technique externe ininterrompue et peut le cas échéant aussi bénéficier d’un soutien en refinancement. C’est là un avantage comparatif décisif. Cela dit, l’environnement macroéconomique au Sénégal demeure fragile et volatile. En effet, le pays reste tributaire de son secteur primaire où les cours internationaux sont soumis à rude épreuve directement ou indirectement, les bilans des institutions de microfinance reflètent naturellement ce risque de nature structurelle.
Par conséquent, le risque de crédit porté par les portefeuilles micro-financiers tend à être potentiellement élevé et très cyclique. Le modèle d’affaire de MCS met la liquidité de son bilan sous pression. Au passif, la collecte de l’épargne reste un exercice fastidieux, tandis qu’à l’actif, l’utilisation du bilan est intensive. Par conséquent, la gestion actif passif n’est pas une sinécure pour MCS dont la dépendance vis-à-vis des banques créancières est élevée.
Ce risque est toutefois mitigé par le fait que des ressources longues financent des actifs de maturité moyenne et donc à rotation assez élevée.
MCS gagnerait aussi à avoir une approche plus holistique dans la gestion des divers risques (financiers, opérationnels, règlementaires, juridiques, fiscales) auxquels elle fait face. Enfin, MCS subit une tension régulière sur les ressources humaines et capitales. Une amélioration de la notation de MCS est tributaire d’une amélioration structurelle du contexte macro-économique sénégalais, du succès de sa stratégie « mass market », qui consiste à commercialiser de nouveaux produits auprès de nouvelles communautés de clients, par le truchement de canaux alternatifs de distribution, du renforcement de sa capacité de collecte de l’épargne domestique, à même de diluer le risque de dépendance envers les bailleurs de fonds bancaires et du renforcement graduel de ses fonds propres dans un contexte de croissance soutenue et ambitieuse de son bilan, dominé par les encours de crédit.
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