C’est en mettant en avant les relations naturelles entre Touba et Mbacké que le maire de la ville de Mbacké, en consensus avec son conseil municipal, et en respect des procédures, a octroyé un site de 20ha à l’Onas pour la réalisation du projet de station d’épuration et de traitement. Pourtant, ce site était destiné à abriter un centre commercial au bénéfice de ses administrés.
C’est avec le cœur meurtri que le Maire de Mbacké a constaté ce qu’est devenue l’ancienne station d’épuration pour l’agglomération naturelle de Touba Mbacké.
Cette station qui a été réalisée avec un financement de l’Union Européenne est fermée parce qu’ayant atteint sa capacité maximale depuis quelques années. Les casiers qui devaient y servir de bassin ont fini par devenir des aires de séchage de la boue qui a été attaquée par le soleil au point de se craqueler telle une terre aride.
Etant donné que les bassins existants ne peuvent plus convoyer les eaux devenues nauséabondes et toxiques vers un exutoire, il a été décidé de creuser à quelques mètres du bassin, des fosses qui servent de lieu de rejet, par le canal d’une pompe en marche 24h/24.
Procédant au diagnostic de la situation de l’assainissement à son arrivée à la tête de la municipalité, Abdou Mbacké Ndao a pétaradé en annonçant que sa localité a été comme laissée en rade. «Pendant l’hivernage, tout le centre-ville était inondé, les routes deviennent impraticables et les artisans sont empêchés de venir ouvrir leurs ateliers de même que les commerçants. L’accessibilité du marché central, qui est le poumon de l’économie de la commune, est réduite. Autrement dit, s’il pleut 20minutes d’affilée l’économie de Mbacké est en arrêt» a détonné le maire de Mbacké. Pour lui, l’assainissement consiste en trois volets sur les eaux pluviales, les eaux usées et les déchets durs et solides.
«Concernant ces trois volets deux bassins de retentions et une canalisation ont été construits par l’Onas. Malheureusement ces canalisations n’ont pas été tirées jusqu’au centre-ville. On a construit aussi des déposantes qui ont atteint leur capacité maximale. L’Onas au niveau régional a construit des bassins artificiels sans autorisation. Cela représente un danger et peut être source de maladies respiratoires et dermiques. Nous avons alerté le Préfet pour la tenue d’une rencontre avec tous les acteurs à savoir l’Onas, le district de santé, le service d’hygiène, et l’urbanisme pour discuter et arrêter ce fléau. Heureusement que l’Etat du Sénégal a eu l’idée de régler ce genre de problème» a laissé entendre le maire. Abdou Mbacké Ndao a ainsi informé du lancement d’un projet d’assainissement de 13,5 milliards FCFA pour Touba. Tout de même, il déplore les blocages qui ont été notés pour son démarrage du fait du refus, même si c’est un projet d’intérêt public, des propriétaires de céder des parcelles qu’on devait utiliser pour la station de pompage d’une surface de 700metre-carré. Pour corriger cela, l’Onas a été obligé d’acheter à quelques mètres de ce site, un autre terrain de même superficie pour y ériger la station de pompage et régler ce problème définitivement.
Une gouvernance locale patriotique
Faisant preuve de patriotisme pour sauver le projet de construction d’une nouvelle station d’épuration et de traitement des eaux usées, la municipalité de Mbacké a sursis à son projet de complexe culturel et de résidence hôtelière en lui octroyant le site de 20ha.
Selon l’édile de Mbacké, le conseil municipal a été informé que c’est un projet de l’Etat dans la commune et qui est bénéfique pour la population. «Ainsi, Touba va brancher 1600 maisons et Mbacké va bénéficier de 5 Km de canalisation, un branchement de 600 maisons. Pour les édicules et latrines familles, Mbacké et Touba en bénéficieront de manière équitable, entre autres avantages dans le cadre de la RSE» a révélé le maire de Mbacké. A côté de cette centrale, la mairie a opté pour un domaine de 20 hectares ou plus, réservé exclusivement pour des projets agricoles. En effet, la municipalité compte saisir l’opportunité de ce programme d’assainissement qui est très lourd pour faire revivre l’agglomération naturelle que Touba et Mbacké doivent se partager.
Le maire est revenu sur le processus d’octroi du site pour éviter que des débats politiciens ne sapent la dynamique qui a prévalu lors des travaux. «Lorsque nous avons accepté d’accorder ce site au projet, nous étions ensemble avec le préfet, le service des domaines, le service de l’urbanisme, comme le prévoit l’acte 3 de la décentralisation. S’il y a des projets pareils, le maire peut initier une commission qui consiste à convoquer le chef de service de l’urbanisme, du cadastre, des impôts afin de décider sur ce qui est réalisable et réaliste. C’est ce qui a été fait» a bien précisé Abdou Mbacké Ndao.
Avec cette centrale d’épuration les populations de Mbacké et de Touba vont non seulement bénéficier de beaucoup d’avantages mais surtout régler définitivement un problème de santé publique. Profitant de l’occasion qui lui a été offerte, Abdou Mbacké Ndao a listé des doléances de ses administrés. A l’en croire, l’Etat du Sénégal, en plus de l’accompagnement de la commune de Mbacké à éradiquer définitivement les inondations qui restent son plus grand cauchemar tout en curant les deux bassins de retentions et faire la connexion avec le centre-ville.
Blocage de la réalisation de la station de Darou Khoudoss : la solution de la mairie de Mbacké
Selon Mamadou Amadou Gaye, chef de service régional de Diourbel, à Mbacké, une station d’épuration avait été prévue pour être collée à une station de boues de vidange, mais les populations des villages environnants se sont opposées à ce projet. Et pour sauver cette situation, c’est le maire de la ville de Mbacké, en l’occurrence Abdou Mbacké Ndao qui a octroyé à l’Onas un site de 20ha à un endroit différent pour y ériger la station. «Cela entrainera des coûts supplémentaires puisqu’il faudra construire une station de pompage à l’intérieur de la station des boues de vidange pour refouler les eaux à environ 4000 m, où se situera la station d’épuration. Cet acte du maire a été la solution à notre problème de trouver un site. Et, maintenant que le site est disponible, malgré les conséquences sur le coût, nous espérons que le projet va bientôt démarrer» a souligné le chef de service régional.
A côté de cet acte de patriotisme de la municipalité de Mbacké pour résoudre un problème d’intérêt public, d’autres populations d’une grande famille maraboutique ont refusé de céder leur parcelle pour abriter le site de la station de pompage à Darou Khoudoss, dans le cadre du projet des dix villes. «Sur la partie Touba, la station que nous avons appelée SP 7 qui devait être installée à Darou Khoudoss, les propriétaires d’une parcelle du point impacté n’ont pas voulu donner le terrain et par conséquent là aussi on a été obligé de trouver un autre terrain à coté et c’est moins grave parce que les deux sites ne sont séparés que de que 200 mètres» a regretté Mamadou Amadou Gaye.
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