S’il est vrai que le Niger était engagé dans le processus de décentralisation depuis 1991 et même au-delà, c’est en 2004 que celle-ci va effectivement se matérialiser avec les premières élections locales. Celles de 2011 donneront lieu à un deuxième mandat pour les élus locaux. Malheureusement, faute de moyens pour organiser de nouvelles élections, ce mandat ne sera pas renouvelé.
Toutefois, l’Etat va procéder à la prorogation du mandat des élus actuels en vertu d’une disposition prévue par le Code général des collectivités territoriales (CGCT) du Niger.
Quoique possédant une personnalité juridique et des compétences propres, les collectivités décentralisées ne seront pleinement autonomes que si l’Etat leur transfère certaines de ses compétences. En ce sens, explique l’expert en décentralisation, Samaila Idi Dan Bouzou, le CGCT prévoit le transfert de 19 compétences aux régions ou aux collectivités territoriales.
Ces compétences vont du foncier à l’urbanisme, en passant par le tourisme et l’artisanat, ou encore la santé, l’élevage, l’agriculture et bien entendu, le développement économique.
Toutefois, insiste l’expert, l’Etat a opté pour la « progressivité » et la « prudence » en choisissant de transférer en septembre 2017, seulement quatre secteurs identifiés prioritaires : l’eau, la santé, l’environnement et l’éducation.
Mais les autorités nigériennes sont en train de mettre en œuvre des mesures pour accompagner cette décentralisation. Notamment pour développer les régions et les rendre aussi attractives que possible, en accordant aux investisseurs des facilités fiscales considérables s’ils s’installent en dehors de la capitale.
Mieux, le Programme de développement du président de la République prévoit d’ici à 2021, de développer un système de financement de proximité dans toutes les zones de production. Des ressources financières et des lignes de crédit à la Banque agricole du Niger sont aussi accordées aux investisseurs, à des conditions souples.
Des investissements massifs dans les infrastructures locales
Dans l’optique de développer les infrastructures au niveau décentralisé, il a été institué les fêtes tournantes du 18 décembre célébrant la fête de la République. Une politique qui, explique Samaila Dan Bouzou, « procède d’une logique d’aménagement du territoire et rentre dans le souci d’un équilibre interrégional et de développement des grandes villes du pays ».
En effet, par un mécanisme de rotation, chaque année, ce système permet d’injecter des dizaines de milliards de Fcfa dans l’économie d’une région désignée.
À tout ceci, il faut ajouter la volonté affichée par les autorités de favoriser les échanges entre les régions et l’accès aux marchés des pays frontaliers (Nigeria, Algérie, Mali, Lybie…) par la construction ou la finalisation, d’ici à 2021 de centaines de km de routes linéaires. Dans cette perspective, un réseau de pistes rurales de quelques 2 700 km est déjà en construction.
Selon le découpage territorial de 2002, le Niger compte 7 régions en plus de la Communauté urbaine de Niamey, 36 départements, 266 communes dont 52 communes urbaines et 2013 communes rurales, 4 communautés urbaines, regroupant les communes urbaines des plus grandes agglomérations.
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