Conscient des énormes potentialités dont regorge la région de Ziguinchor, le Gouvernement a conçu d’importants projets et programmes afin de participer à l’éclosion économique de la Casamance. Tous les secteurs d’activités sont visés par ces programmes et aussi ceux, menés par des ONG de la place.
Cependant, le constat sur le terrain donne toujours un goût d’inachevé à cause d’un manque de coordination par rapport aux différents programmes destinés à la région. Ce qui pose un réel problème d’efficacité sur l’impact que cela devait avoir au niveau régional. « Si on prend le secteur de l’Agriculture, des projets comme la SOMIVAC, le PADERVA, et maintenant le PAPERS n’ont pas réussi à régler le problème malgré la pluralité des acteurs qui y interviennent. C’est à peu près le même constat dans la Santé avec des programmes comme le PDIS… Idem dans l’Education, les Hydrocarbures, l’Hydraulique », regrette Boubacar Sonko, Directeur de l’ARDZ.
Ces projets peuvent avoir des retombés positives au niveau des populations, prises individuellement, mais cela ne participe pas pour autant à l’amélioration de la vie socio-économique des populations. Il souligne que le développement durable repose, d’abord, sur une bonne structuration des politiques sectorielles, mais aussi sur une bonne coordination des programmes. Ce qui n’est pas le cas à Ziguinchor où on n’a pas une cartographie des activités des acteurs. « On ne voit pas, sur le plan stratégique, le lien entre ces différentes interventions. Ce qui fait que beaucoup de projets n’ont pas un impact réel sur le plan économique, sur beaucoup de secteurs, malgré les montants à coût de milliards alloués à ces programmes… »
Par conséquent, il incombe à l’Etat de créer les conditions nécessaires pour une mise en synergie des stratégies qui permet de créer cette complémentarité entre différents secteurs pour le développement économique et social de la région, en contribuant en même temps au développement de l’entrepreneuriat local.
Tous ces éléments combinés font qu’on ne parvient pas à transformer toute cette potentialité en opportunités qui pourraient impulser le développement régional.
« De nombreuses actions que l’Etat ont été mises en place pour améliorer le climat des affaires, notamment dans le domaine du Tourisme qui bénéficie aujourd’hui, de beaucoup de facilités, en plus des mécanismes comme le FONSIS ou l’APIX, mais cela ne se fait pas trop ressentir dans les affaires », constate M. Sonko.
Donc, il y a un ensemble d’éléments qu’il faut remettre en cause, surtout en ce qui concerne la capacité entrepreneuriale de la région à absorber tous ces projets et programmes qui sont mis en œuvre pour accompagner l’entrepreneuriat local.
Par contre, sur le plan infrastructurel, il y a des avancées notoires. Par exemple, un important programme a permis de draguer le fleuve, favorisant le passage des bateaux. Le fret maritime constitue aussi un levier important sur lequel on peut s’appuyer pour faciliter l’écoulement de la production agricole. Mais, pour cela, des efforts sont à faire au niveau de la tarification sur le fret maritime. Pour M. Sonko, « le Secteur privé national doit jouer sa partition dans des domaines comme l’agro-industrie. Transformer les produits forestiers pour créer de la valeur ajoutée serait un bon point pour lutter contre le chômage ».
Il conclut en soulignant la position géographique de la région de Ziguinchor qui offre au Sénégal des possibilités extraordinaires en étant une porte d’entrée dans la sous-région, même de la CEDEAO via le Mali. « Il faut travailler sur les infrastructures routières et construire un Port Sec qui permettra le stockage d’hydrocarbures », suggère M. Sonko.
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