Maquillage qui rappelle des coups et des blessures, t-shirts blancs où on peut lire « stop aux violences faite aux femmes et aux enfants », c’est ainsi qu’une centaine de femmes ont marché pacifiquement, sillonnant diffèrentes arteres de la capitale senegalaise, Dakar.
L’objectif est de sensibiliser et de lutter contre les maltraitances dont sont victimes les femmes au Senegal.
En effet, selon les statistiques données, sur la base d’une étude produite par le laboratoire Genre et Sociétés (Gestes) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, dirigé par le Pr Fatou Diop Sall, Enseignante-chercheure, le taux de prévalence des violences à l’égard des femmes dans les ménages sénégalais est de 60%.
Plus de 60 % de ces violences sont perpétrées par des hommes, toujours selon les résultats de l’étude faite par le Gestes et la catégorie la plus touchée par les violences physiques sont les femmes âgées entre 25 et 40 ans, alors que celles de la tranche dite du 3éme âge, sont les plus touchées par les violences psychologiques.
Des chiffres alarmants d’autant plus que les violences faites aux femmes peuvent être exercées dans tous les domaines de la vie : travail, couple, famille, école, rue, milieu hospitalier, transports.
Elles prennent la forme de violences physiques, psychologiques, économiques, administratives, verbales, et peuvent être exercées ponctuellement ou sur des périodes très longues.
Un autre aspect de ces violences ressorti par l’étude, a fait savoir que la « stigmatisation sociale est la principale raison pour laquelle les victimes ont peur de déclarer les violences subies ».
Face à une telle situation, il est plus que urgent de mener la lutte contre ce fléau comme le fait savoir Mariama Kebe, Fondatrice de la plate forme Femmes chics, à l’origine de la marche pacifique. Selon elle « notre objectif majeur est de faire savoir aux femmes victimes de violences qu’elles ne sont pas seules et que nous sommes là pour les accompagner moralement et surtout juridiquement. »
D’ailleurs des membres de l’Association des Juristes Senegalaises, du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits se l’homme, de l’Institut PANOS, qui ont accompagné les organisateurs etaient présents à cette marche qui a également compté la présence de plusieurs stars sénégalaises et les représentantes des plates formes regroupant des femmes au niveau des réseaux sociaux.
Mariama Kebe révéle aussi qu’il est nécessaire de sensibiliser l’ensemble des couches de la population et surtout « les guides religieux, les politiques, l’Etat et les hommes qu’ils soient freres, epoux ou oncles afin qu’ils prennent part de manière active à la lutte contre toutes formes de violence à l’egard des femmes et des enfants. A cet effet, nous envisageons de sillonner le Sénégal pour sensibiliser tout le monde. ».
Cependant les femmes qui mènent ce combat n’ont pas manqué de souligner qu’il ne sera pas facile car certains us et coutumes ne favorisent pas l’arrêt définitif des violences faites aux femmes et aux enfants. Elles invitent ainsi les victimes à denoncer leurs bourreaux car c’est lorsqu’ elles feront connaitre leurs droits devant la justice que les sanctions pourront tomber.,
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