A son accession au pouvoir en 2011, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara a mis en place une nouvelle politique de décentralisation, caractérisée par le recentrage et le redimensionnement de la décentralisation, à travers plusieurs mesures parmi lesquelles la suppression de 1.084 communes créées en 2001 et 2010 et la création de 31 collectivités territoriales régionales. Chaque collectivité territoriale régionale dispose d’un budget en fonction de la taille de sa zone de compétence pour les investissements locaux. Le Conseil régional de San-Pedro, deuxième ville portuaire (Sud-Ouest) a, pour ces cinq dernières années, engagé 246 projets dont 105 achevés, soit un taux de réalisation de 42,68%, pour un montant total de plus de 3,4 milliards FCFA. Sont actuellement en cours de réalisation 81 projets. Celui du Guémon, à l’ouest, a investi 1,7 milliard FCFA afin de réduire les disparités entre les départements de la Région. Les investissements dans les constructions et réhabilitations d’infrastructures sanitaires et scolaires constituent les gros œuvres. Avec 70 projets inscrits dont 56 réalisés pour un investissement 1,2 milliard FCFA, le conseil régional du Bélier (Centre) a atteint les 80% de réalisation.
Dans l’ensemble, la politique de décentralisation a permis à plusieurs localités du pays de se doter de nouveaux établissements scolaires (primaires et secondaires), de centres de santé et maternités équipées, d’infrastructures hydrauliques avec l’adduction d’eau dans nombre de villages. « La politique est certes à saluer. Mais beaucoup reste à faire surtout au niveau de la décentralisation des grands services concentrés dans la capitale économique », relève un administrateur civil qui a requis l’anonymat. Selon ce haut fonctionnaire, « l’effectivité du transfert de la capitale à Yamoussoukro pourrait être profitable au processus ».
Une politique de décentralisation en quatre actes
La politique de décentralisation a commencé en Côte d’Ivoire par une phase d’expérimentation (1960 -1980), puis un démarrage effectif (1980-1995), suivi d’un élargissement (1995-1999). L’effectivité de cet élargissement se réalisera concrètement, de 2000 à 2010, par le passage de deux à cinq types de collectivités territoriales (1.084 communes, 56 conseils généraux, deux districts) et le renforcement du cadre législatif, institutionnel et réglementaire.
Au plan administratif, il s’est agi de rapprocher l’administration des administrés pour la rendre plus accessible, capable de réagir plus promptement aux sollicitations des populations. Pour ce faire, il a fallu la réorganiser à travers deux administrations parallèles et complémentaires : l’administration déconcentrée et l’administration décentralisée.
L’enjeu économique est de mettre en place les équipements d’infrastructures et de superstructure tout en les maintenant en bon état de fonctionnement pour favoriser le développement des activités économiques, promouvoir l’emploi et lutter contre la pauvreté.
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