La Bourse de Wall Street ou encore le CAC40 sont connues des Maliens, surtout à travers les journaux télévisés où l’on entend parler de ces marchés boursiers. Pourtant, bien qu’ayant été hébergée à Bamako pendant la crise ivoirienne, la BRVM est peu connue des Maliens. La cause ? «Manque d’information», nous laisse croire quelques indiscrétions. Même si le Mali regorge de plusieurs grandes entreprises et de riches individus qui pourraient valablement représenter le Mali. Mais pourquoi le pays n’est pas autant coté à la BRVM ?
«Je ne comprends pas grand-chose à la Bourse», explique Mamadou, un jeune opérateur économique. Pourtant, ses affaires prospèrent depuis près de 10 ans. Pour lui, c’est un langage très codé. «Je cherche de l’argent et puis, c’est tout», s’exprime-t-il. Comme lui, plusieurs Maliens n’y comprennent rien. Difficile alors de défendre quelque chose de peu connu…
Très peu d’entreprises maliennes ont intégré la cote de la BRVM. La BOA Mali est la première à franchir la cote en 2015. Et pourtant, depuis 2012, la Sotelma (Télécoms) était attendue à la BRVM. BOA l’a donc devancée…
BOA Mali avait émis 400 000 actions, ouvertes à la souscription sur une période d’un mois. 340 000 de ces actions avaient été proposées au grand public au prix unitaire de 22 500 FCFA. Le reste étant attribué au personnel de BOA.
Ensuite, le Mali a fait son 1er emprunt obligataire d’un montant de 100 milliards FCFA, totalement souscrit. Cette 1ère performance a été obtenue en mai 2016. Cet emprunt avait été initié pour lever des fonds pour le financement de certains grands travaux du pays, prévus sur le Budget 2016. Comme les études d’un 4ème pont à Bamako, la construction d’un pont à Kayes et les travaux de réhabilitation et d’éclairage public à Bamako.
Par la suite, le Trésor public malien a lancé une émission de bons du Trésor par adjudication, portant sur un montant de 30 milliards et sur une durée de 91 jours, sur le marché monétaire. Une nouvelle aventure démarrée en janvier 2017…
Si des entreprises et hommes d’affaires maliens ont été cités dans les «Panama Papers», peu d’entre eux sont cotés à la BRVM. Pour inverser la tendance, il faudrait miser sur l’information sur les opportunités au niveau de la Bourse afin d’amener plus de structure, surtout les institutions financières, à s’intéresser à de nouvelles opportunités d’affaires.
Une économie dominée par le secteur agricole
Par contre, le Mali cherche à développer son économie. Pour y arriver, le pays s’appuie sur les ressources internes comme les ressources naturelles, les recettes et l’aide externe comme l’aide au développement. A cela, s’ajoutent les multiples réformes initiées pour renflouer les caisses de l’Etat. Depuis la période de transition politique, le pays a «doublé la taille de son économie», selon certaines sources. La gestion macroéconomique, jugée «judicieuse», a permis de noter des taux de croissance annuelle moyens de 5%, depuis 1994. Cela a permis de booster les recettes fiscales. Mais malgré tout, le Malien moyen demeure encore pauvre. Car l’économie du pays dépend, en partie, de l’Agriculture qui reste non mécanisée, alors qu’elle crée le plus d’emplois dans le pays avec près de 70% des emplois. Pour ce qui concerne les exportations du pays, l’or, le coton et les produits dérivés de l’élevage constituent les principaux atouts. Ces exportations ne sont pas des produits finis qui ont de la valeur ajoutée à l’international. Mais, elles constituent plutôt des matières premières pour les multinationales qui n’ont pas parfois d’implantations dans le pays.
A cause de toutes ces irrégularités, l’économie malienne reste vulnérable. Sa continentalité amplifie la vulnérabilité de son économie. La majorité des importations transitent par les ports d’Abidjan, de Dakar, de Lomé ou de Conakry, du Ghana ou de Cotonou. Cela affecte aussi le volume des exportations du pays. Les exportations maliennes ne résistent pas à la concurrence à cause du coût du transport par la route avant d’atteindre le port le plus proche, à environ 1 000km.
Avec Apanews
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