Inscrite dans une dynamique d’arrondir les angles pour faciliter le rapprochement et la coordination des actions à mener, l’organisation Eurafricaine constitue une plateforme de dialogue et d’échange qui réunit tous les acteurs d’Afrique et d’Europe pour le renforcement des mécanismes d‘intégration qui tardent à se mettre sur les rails. «Nous travaillons à amener les acteurs des sociétés civiles d’Europe et d’Afrique de l’Ouest et les institutions nationales et communautaires pour construire une Afrique dynamique, compétitive et solidaire et pour refonder les relations avec l’Europe» a expliqué Mme Claude Fischer, directrice des entretiens eurafricains.
Pour Moubarack Lo, conseiller spécial du Premier ministre, par ailleurs économiste et coordinateur de la cellule d’analyse économique et sociale de la Primature, ce qui manque plus souvent c’est la volonté politique parce que même si tous les chantiers de l’intégration démarrent par une réflexion au sein des communautés, la décision finale revient aux chefs de gouvernements et il faut qu’ils acceptent de mettre en œuvre ce qu’ils ont signé. «Pour pouvoir réussir l’intégration régionale il faut que les Etats acceptent de mettre en œuvre les décisions qu’ils ont prises de manière souveraine.» a-t-il fait savoir
Ce forum accueilli par l’institut africain de management (IAM) constitue une opportunité qui va permettre aux parties prenantes de mieux réfléchir sur les enjeux de sécurité et d’intégration en Afrique de l’Ouest dans un contexte marqué par une instabilité grandissante dans le monde en général, et en Afrique en particulier. La sécurité est de mise aujourd’hui pour parler de développement économique en Afrique qui ne peut passer que par le renforcement des flux des échanges intra-africains capables de porter la croissance des pays africains.
Le choix de ce temple du savoir porteur des fleurons de l’élite africaine n’est pas fortuit au regard de l’intérêt que le fondateur de l’Iam accorde à ces questions d’intégration. «Lorsqu’on parle de l’Afrique cela nous intéresse parce que cela ne va pas très bien même si nous sommes obligés d’espérer. Lorsqu’on évoque des taux de croissance depuis 2000 qui tournent aux environ de 5 à 6% un peu partout en Afrique, on se rend compte que ces performances ne s’expliquent pas par le système interne de nos organisations» a déclaré Moustapha Guirassy, Président fondateur de l’Iam.
Cela implique que le niveau des échanges commerciaux intra- africains reste très faible et que l’essentiel de ces performances de croissance qui témoignent d’une bonne santé économique n’est en réalité que le fruit de facteurs exogènes difficilement maîtrisables. En d’autres termes, l’essentiel des économies africaines est porté par un secteur tertiaire qui ne garantit pas forcément une inclusion économique portée par des entreprises nationales.
Cependant les Etats africains ont un rôle primordial à jouer pour apporter, selon Guirassy, «un changement profond de paradigmes pour amener les décideurs sur une nouvelle voie plus gagnante qui a plus de chances de transformer cette Afrique».
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