Après sa rencontre avec le secteur des microfinances et celui des assurances, Amadou Ba a fait place aux acteurs des banques, le mardi 09 janvier 2018 à Dakar où le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, malgré son optimisme par rapport à la transformation de l’économie sénégalaise, a révélé ses craintes d’un risque d’aggravation du déficit du compte courant. «Suite au renchérissement des produits pétroliers importés et à l’accroissement des importations de biens d’équipement qui caractérise une période d’investissement, le déficit du compte courant devrait s’aggraver légèrement» a prévenu le ministre de l’Economie.
Lors de cette séance de concertation avec le secteur bancaire, plus précisément l’association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS), le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba a mis en exergue l’impact du PSE dans l’économie sénégalaise «La mise en œuvre du PSE a réussi à transformer l’économie sénégalaise dotée aujourd’hui d’un excellent cadre macroéconomique caractérisé par une consolidation de la croissance économique, une maitrise de l’inflation, une réduction continue des déficits public et du compte courant, ainsi qu’une dette soutenable» confirme le ministre.
Cette rencontre de concertation a également été une occasion de revenir sur quelques chiffres de l’année 2017. Selon Amadou Bâ, le taux de croissance du PIB devrait s ‘établir au dessus de 6%, l’inflation modérée à moins de 2% ainsi que le déficit budgétaire qui devrait poursuivre sa tendance à la baisse pour s’établir à 3,7%. Mis à part le déficit du compte courant qui risque de s’aggraver légèrement, Amadou Ba reste optimiste quant à l’ensemble de l’économie sénégalaise pour l’année 2018. «Ce dynamisme devrait se renforcer avec un taux de croissance du PIB réel projeté à 7% après un taux de 6,8% pour 2017. Le déficit budgétaire devrait être réduit à 3,5% après 3,7% en 2017» a projeté le ministre de l’Economie. Pour lui, ce raffermissement sera porté par les secteurs secondaire et tertiaire avec des hausses attendues respectivement de 7,4% et 7,0%. Pour ce qui est des échanges commerciaux avec l’international, Amadou Bâ prévoit une réduction progressive du ratio de 5% du «déficit du compte des transactions courantes sur le PIB» à la faveur du développement des exportations portées par les moteurs d’exportations du PSE.
En 2018, toujours selon Amadou Bâ, le recours aux ressources concessionnelles sera privilégié. «Les problèmes de trésorerie connus ces dernières années et qui sont imputables au déséquilibre financier structurel du service public postal et au financement des retraites, devraient être complètement réglés» a souhaité le ministre des Finances.
Focus sur la commercialisation des produits agricoles et les PME
Evoquant la question de la commercialisation des produits agricoles, Amadou Bâ rappelle d’abord les efforts déployés par l’Etat pour accompagner les producteurs d’où son optimisme poussé quant à une production record surtout avec la bonne pluviométrie qui a été enregistrée. Tout de même, le ministre estime que la réussite de cette campagne nécessitera l’intervention du secteur bancaire pour apporter les financements requis.
Après avoir rappelé le rôle déterminant des PME, leur prédominance dans le tissu économique sénégalais et leur statut de levier de la croissance, le ministre des finances a reconnu leurs difficultés à accéder aux crédits d’où la mise en place, par l’Etat, d’instruments de financements spécifiques dédiés tels que la BNDE, le FONSIS et le FONGIP.
Co-rédigé par Cheikh Anta SECK et Anta SECK (Stagiaire)
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