Afin de trouver des solutions aux difficultés qui assaillent le secteur de la boulangerie au Sénégal, la Fédération nationale des boulangers a initié un atelier de concertation nationale les 18 et 19 novembre, avec tous les acteurs pour diagnostiquer le problème et jeter les bases des solutions.
La fédération nationale des boulangers du Sénégal, en partenariat avec le ministère du Commerce, de la consommation et des petites et moyennes industries, et l’association des meuniers industriels du Sénégal, a initié, de larges concertations avec toutes les parties prenantes, en vue de trouver ensemble les moyens de sauver l’activité boulangère qui souffre de beaucoup de maux. C’est dans ce sens que, pendant 48 heures, les acteurs sont entrés en conclave autour du thème « Diagnostic et perspectives de la profession et de l’activité boulangère au Sénégal».
La boulangerie étant un maillon important du tissu économique du Sénégal au regard de sa contribution dans celle-ci, ses problèmes ont été passés au crible à travers quatre ateliers de réflexions qui étaient inscrits au menu des discussions. Il s’agit entre autre des coûts de production, la réglementation et son application, la distribution et la consommation du pain, le rôle et les responsabilités des parties prenantes.
Cet atelier a d’abord été une occasion de rappeler le rôle important que joue la boulangerie dans le renforcement de l’économie nationale. La boulangerie c’est plus de 30 000 emplois direct générés, une consommation journalière de la baguette de pain qui tourne aux environ de 7 500 000, un chiffre d’affaires annuelle de 410 milliards, 600 000 personnes qui vivent de ce qui représente en tout 3% du PIB. Suffisant pour comprendre l’impact que pourrait avoir la disparition d’un tel secteur. Les boulangeries souffrent de la situation de la filière au point de fermer boutique, pour certaines d’entre elles qui n’arrivent à s’en sortir.
C’est au su de cette importance capitale que le Secrétaire Général du ministère du Commerce, Makhtar Lah, s’est désolé de la situation que vit le secteur d’où son diagnostic sans complaisance afin de les facteurs qui empêchent à la boulangerie de bien prospérer. «Votre secteur d’activités constitue un tissu dense et varié pourvoyeur de milliers d’emplois au Sénégal. Le pain qu’il produit occupe une place stratégique dans la consommation des ménages avec une production journalière de8 millions de baguettes. Pour autant, les boulangeries traversent de nombreuses difficultés liées à la distribution du pain malgré que l’Etat ait défini des règles claires concernant ces activités» a fait savoir Makhtar Lah, le secrétaire Général du ministère du Commerce.
Abordant dans le même sens que le SG du ministère du Commerce, le Directeur du commerce extérieur, Ousmane Mbaye qui présidait les échanges sur cette question bien précise a également estimé que cela est un véritable problème malgré l’encadrement effectué par l’Etat à travers l’identification claire de canaux de distributions autorisés. «A côté des kiosques qui sont reconnus par l’Etat comme points habilités à assurer la distribution du pain en dehors de la boulangerie, plusieurs nouveaux acteurs se sont greffés à la filière et cela accentue les difficultés des acteurs qui peine davantage à s’en sortir. Ceci est le fait de certains boulangers qui, de plus en plus s’offrent les services de ces derniers sous le prétexte fallacieux d’une incapacité financière à prendre en charge eux même la distribution. Ce qui constitue pourtant un manque à gagner que les boulangers n’ont malheureusement pas valorisé pour en tirer des marges de bénéfice» a analysé Makhtar Lah.
Des solutions en vue
Comme ses prédécesseurs, dans son discours, le président de la FNBS, Amadou Gaye est aussi revenu sur les maux auxquels font face les boulangers. «La situation actuelle du marché présente les caractéristiques d’un secteur en difficulté. C’est un marasme : les besoins ne sont pas totalement satisfaits, les boulangers connaissent des difficultés qui se répercutent parfois sur la qualité des produits livrés et des relations tendues avec les fournisseurs d’intrants» a déclaré Amadou Gaye President de la FNBS
En prenant part à cette manifestation, l’association des meuniers industriels du Sénégal, acteurs incontournables dans la filière, par la voix de sa Présidente Mme Anta Babacar Ngom Bathily s’est associée aux inquiétudes exposées par les boulangers qui menacent la filière. Toutefois après avoir touché du doigt les vrais goulots d’étranglement du secteur, Mme Bathily est convaincue qu’au sortir de ces journées de réflexions, des solutions seront trouvées pour le bien-être de tous. «Vu la qualité des participants , nous ne doutons pas que des résultats probants sortiront de ces assises et constitueront une base de discussions avec les autorités qui ont le devoir de protéger l’industrie locale et de la faire préparer à faire face à l’arrivée incontournable de nouveaux concurrents surtout quand ces concurrents bénéficient déjà d’avantages comparatifs beaucoup plus favorables dans leurs pays comme c’est le cas dans certains pays occidentaux et même de la région» a fait savoir Mme Bathily. Elle invite à cet égard l’Etat à pousser la réflexion afin de maintenir le système des quotas mais également de renforcer le dispositif réglementaire existant afin de mieux garantir une concurrence saine entre acteurs mais aussi sécuriser les consommateurs.
Par YANDA SOW (Stagiaire)