Le CEDS, sur l’initiative de l’ambassade de la République d’Ukraine au Sénégal, a organisé une table ronde à son siège pour commémorer l’Holodomor ou le génocide dirigé contre le peuple Ukrainien entre 1932-1933 par le régime Soviétique.
C’est avec beaucoup d’émoi que, son excellence M Oleksandr Ovcharov, chef de la diplomatie Ukrainienne au Sénégal est venu partager avec les invités du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques(CEDS) cette page sombre de l’histoire de son peuple qui est l’Holodomor. Une manifestation qui s’est tenue sou le thème « La grande famine en Ukraine 1932-1933 rétrospectif et leçons d’histoire ». L’Holodomor est un mot composé qui signifie faire souffrir ou donner la mort par la faim, la famine (holod – moryty) qui selon l’Ukraine n’est rient d’autre qu’un génocide orchestré par le régime de Staline à travers cette grande famine artificielle faisant au moins 6 à 7 millions de morts d’Ukrainiens.
A ce titre M Oleksandr Ovcharov, à l’image de son peuple qui célèbre cette tragédie humanitaire chaque année à la fin du mois de Novembre pour commémorer ses victimes et partager avec le monde entier son histoire milite pour que, ce crime soit reconnue comme un génocide. C’est dans cet élan que, s’est tenue cette table ronde avec le CEDS pour un échange de points de vue en ce qui concerne l’Holodomor. « Notre devoir principal c’est d’attirer l’attention du peuple à propos de cette page triste de notre histoire. Je crois ce soir tout le monde doit commémorer les 6 à 7 millions de victimes qui ont trouvé la mort entre 1932-1933 et le gouvernement du Sénégal va nous accompagner dans ce combat. Ce génocide reconnu comme tel par le peuple Ukrainien ainsi que le monde entier, était la conséquence de la politique du gouvernement Bolchévique sous le régime de Staline » a déclaré M Oleksandr Ovcharov.
Un premier pari remporté avec le parlement ukrainien qui, en 2006, a pris la décision de reconnaître cet acte comme un génocide à l’encontre de son peuple. La décision du parlement de l’Union Européenne ne s’est pas trop faite attendre même si c’est dans une moindre mesure car elle ne reconnait cette tragédie que comme un crime contre l’humanité.
Entre 1932 et 1933, des millions d’Ukrainiens furent intentionnellement affamés jusqu’à la mort avec des chiffres comparables ceux de la première guerre mondiale. L’objectif visé par Staline à travers cette purge qui constitue l’une des pages les plus sombres de l’humanité était de mettre aux abois toutes personnes susceptibles de nuire à son régime. D’où ce ciblage volontaire contre la paysannerie ukrainienne en tant que noyau central de la nation ukrainienne qui aspirait à un Etat indépendant. Elle était gardienne des traditions séculaires d’une agriculture libre et détentrice de valeurs nationales. Ce qui constituait suffisamment aux yeux du régime soviétique une source de défiance à l’autorité et par conséquent un rejet de l’idéologie communiste.
Pour autant, est ce que l’Holodomor, malgré son caractère atroce et inhumain eu égard à ses millions de personnes tuées par la faim, doit-on parler de génocide s’est interrogé M Aidara, Secrétaire général de l’institut Africaine de Géopolitique venu prendre part à cette table ronde. Dans son propos, il invite les uns et les autres à faire la part des choses par rapport à l’usage du mot génocide dans cette affaire « Il faut dissocier l’émotion et la mémoire des faits pour avoir du recul et porter un regard objectif » à insisté M Aidara. Un débat d’idées ouvert qui laisse à chacun prendre position par rapport à la notion de génocide ou non. Toutefois, la constante dans cette affaire c’est qu’il s’agit d’une histoire très sombre de l’histoire de la République d’Ukraine où des millions d’ukrainiens sont morts a rappelé Babacar « Socrate » Diallo Président du Centre d’Etudes Diplomatiques et Stratégiques pour clore le débat sur la notion de génocide.
Yanda SOW (Stagiaire)