Les économies africaines sont parmi les plus dynamiques du monde, mais une meilleure gouvernance permettrait d’accélérer leur transformation, pour que la croissance profite à tous. C’est le principal enseignement que l’on peut tirer des travaux de la 12e édition de la Conférence Economique Africaine (CEA) qui a pris fin ce mercredi à Addis-Abéba.
Durant 3 jours, se sont réunis dans la capitale éthiopienne chercheurs, décideurs politiques, responsables des secteurs public et privé africains pour exhorter les gouvernements africains à mettre la gouvernance au cœur de leur programme.
S’exprimant au nom du vice-président et économiste en chef de la BAD, Célestin Monga, Abdoulaye Coulibaly, directeur par intérim du département de la Gouvernance, a décrit la gouvernance comme un des sujets les plus importants, voire critiques, susceptibles de renforcer les résultats économiques, tout en permettant d’améliorer le quotidien des populations africaines.
« Nous avons abordé un sujet comme étant le sujet le plus important pour le développement de l’Afrique : la transformation structurelle de nos économies. Nous sortons de ces trois journées de débat très renforcés pour être les agents du changement, pour améliorer le quotidien des populations… », s’est félicité Coulibaly.
De son coté, Adam Elhiraika, Directeur de la division pour la politique macroéconomique de la Commission Economique pour l’Afrique (CEA), qui représentait Vera Songwe, la Secrétaire Exécutive de la CEA, a souligné que la gouvernance est un facteur déterminant dans la transformation structurelle des économies et du développement inclusif.
» J’espère que le résultat de cette conférence aidera tous les chercheurs, les décideurs et les trois institutions partenaires à soutenir la transformation de l’Afrique et les efforts de l’Afrique pour améliorer la gouvernance pour la transformation structurelle, a-t-il déclaré. La conférence ne peut pas être une fin en soi. Ce doit être un moyen pour une plus grande aspiration, une aspiration d’une Afrique réformée et prospère en paix avec elle-même » a t-il soutenu.
Dans sa quête d’une trajectoire de croissance à long terme, pense Lamin Momodou Manneh du PNUD pour l’Afrique, le continent doit aller vers une gestion efficace des déficits de gouvernance politique, économique, sociale et environnementale.
» La bonne gouvernance demeure le facteur crucial dans l’éradication de la pauvreté en Afrique », a insisté Manneh qui parlait au nom de Abdoulaye Mar Dieye, directeur régional pour l’Afrique du PNUD.
Selon le responsable onusien, le rôle de l’Etat dans la mise en place d’institutions fortes et la dépolitisation de la gouvernance en vue de la mise en œuvre de l’agenda 2063 doit être primordial.
La conférence a donné lieu à de riches échanges, à des débats contradictoires, et à des réflexions innovantes sur la meilleure manière de faire avancer la gouvernance en Afrique, sans cantonner la gouvernance à sa perception comme un prérequis ou une conditionnalité pour l’aide au développement, comme c’est trop souvent le cas.
Par ailleurs, cette douzième édition a enregistré la sélection de 36 papiers sur 406 reçus, après un processus de sélection rigoureux. Deux jeunes chercheurs ont été primés dans le cadre des meilleures présentations de papiers : un étudiant doctorant de l’université du Bénin au Nigéria et un autre de l’université Cheikh Anta Diop du Sénégal.
L’événement annuel de trois jours, organisé conjointement par la CEA, la BAD et le PNUD a réuni près de 500 participants comprenant des responsables gouvernementaux, des chercheurs et bien d’autres acteurs du développement. Des sommités internationales, faisant autorité dans le domaine de la recherche sur la gouvernance, étaient présentes.
Enfin, l’édition 2018 de la CEA sera organisée par le PNUD. Le lieu et le thème seront annoncés en temps voulu, a fait savoir monsieur Manneh.