Il faut un PUDC pour les PME et la solution passe par le «Réseau Sénégal PME», conformément à la vision du Chef de l’Etat.
Les résultats du rapport de l’ANSD sur le Recensement Général des Entreprises au Sénégal font ressortir qu’une bonne frange de l’économie du Sénégal repose essentiellement sur le secteur informel. Une contrainte structurelle pour un pays qui aspire à atteindre l’émergence à l’horizon 2035. Fort de ce constat, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a instruit les ministères concernés de transformer la vision du Chef de l’Etat en actes concrets pour corriger tout cela. C’est ce qu’affirme son Conseiller en charge des PME, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye. «Le RGE a montré le caractère vulnérable de l’économie nationale. On ne peut pas bâtir une émergence avec l’informel, même s’il faut admettre qu’il n’existe pas une économie homogène où il n’y a que de grandes entreprises, il y a toujours de petites et moyennes entreprises. Aujourd’hui, la stratégie du gouvernement est de réduire la proportion d’entreprises dans le secteur informel, de faire migrer ces très petites entreprises vers le statut de moyennes entreprises, les moyennes transformées en grandes entreprises et ces dernières en champions internationaux. L’objectif principal, c’est de moderniser toute l’économie nationale en transformant structurellement le tissu économique pour créer davantage d’entreprises plus performantes, des entreprises championnes à l’échelle régionale, au niveau africain et enfin au niveau mondial, dans tous les domaines », a déclaré le Conseiller à la Primature.
Il faut donc trouver des solutions et, selon Seydina Ndiaye, la majorité des réponses se trouvent dans le Plan Sénégal Émergent (PSE). Ce plan national de développement économique a inscrit le Secteur privé au cœur du processus de transformation de l’économie et de création de richesses afin de lui permettre de jouer son rôle de catalyseur. «Vous ne pouvez pas développer une économie sans le Secteur privé. D’ailleurs, c’est le Secteur privé qui crée de la valeur ajoutée, qui principalement recrute, produit, transforme et commercialise. On ne peut rien faire sans le Secteur privé qui est inscrit au cœur du processus du PSE», fait-il savoir.
Comment l’Etat compte-t-il apporter des solutions à cette équation du «Secteur informel» ? Tout simplement en mettant en branle un ensemble de leviers des dispositifs d’appuis financier et non financier. Oui ! Il existe un arsenal de dispositifs d’appuis pour les entreprises mais il souffre d’un manque de visibilité. Ce qui est beaucoup plus connu à l’intérieur du pays et surtout en milieu rural, ce sont les Chambres consulaires et les Chambres des Métiers, dont les missions tournent autour de la promotion des opérateurs économiques de leur région, dans leur cœur de métier respectif. D’ailleurs, les réformes engagées par l’Etat vont permettre de centrer davantage les activités des chambres consulaires dans les domaines du commerce, de l’industrie et des services. «Avec l’ensemble des dispositifs d’appuis (financier et non financier) qui existe au Sénégal, le Chef de l’Etat a instruit de mener une concertation large avec l’ensemble des acteurs pour définir une véritable politique de promotion des PME consensuelle pour mettre à profit les potentialités économiques au niveau des terroirs. Dans ce cadre, le réseau dénommé «Réseau Sénégal PME» pourrait apporter une solution certaine à la visibilité des produits et services dédiés au Secteur privé, en particulier aux PME. Ce réseau sera une sorte de guichet unique comme celui de l’APIX où toutes les structures d’appui aux PME seront regroupées et mises en intelligence pour que l’opérateur économique ou le chef d’entreprise n’ait plus besoin de se déplacer, avec tout ce que cela comporte comme perte de temps, il suffit juste de se connecter sur la plateforme pour voir tous les services disponibles au profit du Secteur privé (formel et informel), en particulier. C’est ce que j’appelle une sorte de programme d’urgence de type PUDC dans le monde rural. C’est vraiment un programme pour appuyer et accompagner le Secteur privé dans ses activités», précise Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, Conseiller du PM.