Tout en disant ses satisfactions quant aux résultats enregistrés par le Sénégal dans le cadre de la 5ème revue de son programme économique et financier, le Fonds Monétaire International (FMI) s’inquiète des conséquences que pourraient avoir la hausse de la dette sur l’éducation, la santé et l’impossibilité de davantage s’endetter dans les dix prochaines années. Pour éviter qu’elle passe de 24% e 2014 à 30% en 2017, l’institution a émis des recommandations fortes afin de stabiliser la dette.
C’est après avoir précisé, ce avec insistance, que le FMI n’est ni pour, ni contre des projets du Sénégal, encore moins en désaccord dans les subventions et la fiscalité, que son rôle est de le soutenir par rapport aux procédés par lesquels il devra atteindre les objectifs du Pse, que Ali Michael Mansoor, Chef de Mission du FMI pour le Sénégal et Mme Cemile Sancak, Représentante résidente du FMI à Dakar ont exposé les conclusions préliminaires de la mission qui séjourne à Dakar depuis le 07 septembre dans le cadre de la 5ème revue du programme économique et financier.
Ainsi, dans leur exposé, les missionnaires ont malgré leurs inquiétudes quant aux conséquences que la hausse de la dette pourrait avoir, renseigné de leur satisfaction par rapport aux résultats obtenus.
« La dette publique a continué d’augmenter et le service d la dette et le service de la dette qui était de 24% des recettes en 2014, pourrait atteindre 30% en 2017 » a alerté le FMI. Non sans prévenir des conséquences qui guettent le Sénégal si les recommandations qu’il préconise ne sont pas suivies. « Si le ration de la dette n’est pas stabilisée, le Sénégal risque de ne pouvoir continuer à s’endetter dans les prochaines années pour prendre en charge des questions essentielles comme l’éducation ou la santé. Et il passera les 10 prochaines années à rembourser ses dettes » a prévenu M. Ali Michael Mansoor. Le FMI a dit toute sa confiance quant à l’assurance que le gouvernement fera tout pour que cela ne se produise. « On peut toujours faire mieux. Il faut seulement des progrès t des améliorations dans la qualité des dépenses et les réorientations des dépenses du PSE » a indiqué M. Mansoor. C’est dans cette logique que la mission a salué la détermination des autorités en vue d’éliminer les besoins d financement en sus du déficit budgétaire au moyen de la restructuration de la Poste, la mise en œuvre des réformes du Fonds national de retraite et l’application des règles budgétaires dans la gestion de comptes de dépôts.
Le chef de mission insiste encore et surtout la poursuite de l’assainissement budgétaire à travers, nécessairement, une mobilisation de recettes intérieures et une suppression progressive des exonérations à faible incidence socioéconomique, la réduction des projets d’investissement financé sur ressources propres qui n’ont pas été évalués et une stricte limitation des financements nets du Trésor aux opérations budgétaires de l’année en cours.
Satisfaction sur la mise en œuvre du programme
Toujours dans un souci de précision, le FMI a a soutenu qu’il partage les objectifs du gouvernement sénégalais. « Nous sommes là pour soutenir les projets du gouvernement qui pourraient apporter de la croissance inclusive. Sinon, nous avons un devoir de dialogue pour y remédier. Les résultats obtenus sont satisfaisants et beaucoup de réformes ont été faites pour atteindre les objectifs » a encore rappelé le chef de mission du FMI. Avant de signaler que la mise en œuvre du programme appuyé par l’ISPE demeure globalement satisfaisante car les objectifs quantitatifs à fin juin ont été réalisés, en dehors de celui relatif aux recettes fiscales du fait d’un niveau inférieur de recette pétrolière à celui des prévisions. « Des progrès importants ont été accomplis dans la mise en œuvre des trois repères structurels liés à l’administration des recettes et à la gestion des finances publiques » a applaudi le FMI.
Les recommandations du FMI
La mission, dans sa conclusion préliminaire a invité le gouvernement du Sénégal à faire en sorte que la croissance économique reste solide, au-dessous de 6% pour que l’inflation puisse se situer à 2% en 2017. « L’assainissement budgétaire devrait connaitre un léger ralentissement en 2018 conduisant à un déficit de 367 milliards Cfa, soit 3,5% du PIB, afin de dégager une marge pour exécuter les projets financés par des ressources concessionnelles. Il faudra réduire les exonérations fiscales, intégrer les recettes quasi budgétaires dans le budget et assurer l’évaluation de tous les nouveaux projets d’investissement financés sur ressources intérieures. Si ces mesures sont appliquées en 2018, elles devraient contribuer à ramener le service de la dette aux niveaux de 2014 au cours des 10 prochaines années » a proposé Ali Michael Mansoor.
Entre autres recommandations, le FMI estime que pour maintenir l’élan de croissance à moyen terme, les réformes prévues au régime de zone économique spéciale ((ZES) doivent être étendues à la promotion du développement des PME et la mobilisation de l’IDE dans une optique d’assurance d’une production compétitive au plan mondial. En plus de la mesure jugée positive e remplacer les trêves fiscales de 50 ans dans la ZES par un impôt sur le revenu de 15%, le FMI est convaincu que d’autres réformes doivent viser à soumettre tous les investisseurs de la ZES à la TVA assortie d’un régime de remboursement rapide pour les exportateurs.
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