Le géant groupe bancaire panafricain, Ecobank, va revoir, dans le fond, son organisation et son management. Une décision qui fait suite à un rapport du gendarme des marchés financiers nigérians qui a décelé de nombreux manquements dans des points sensibles de son administration.
«Le Conseil d’administration du groupe bancaire panafricain souffrait d’une absence de vision claire et d’une stratégie pour diriger l’institution, la transparence dans les procédures de recrutement des membres du Conseil et du personnel de direction était insuffisante, favorisant ainsi les conflits d’intérêts… la culture de gouvernance, la communication, la rémunération des membres du Conseil d’administration et des directeurs, le mode de prise de décision, l’absence de canaux dédiés pour les lanceurs d’alerte, sont autant de points considérés comme problématiques à Ecobank». C’est en partie la conclusion du rapport que la Securities and Exchange Commission (SEC) nigériane vient de publier, dans le cadre de son rapport d’enquête sur le groupe bancaire panafricain.
Des constats que le groupe semble prendre avec beaucoup de sérieux. Après avoir tiré les enseignements nécessaires, l’état-major d’Ecobank, présent dans 34 pays, a décidé d’apporter des mesures correctives. Ici et maintenant. «Afin d’améliorer davantage nos pratiques de gouvernance, nous avons, en effet, engagé le Global Board Center de l’école suisse des hautes études commerciales de renommée mondiale, l’International Institute for Management Development (IMD), en vue de procéder à une revue de notre gouvernance d’entreprise, tant en ce qui concerne la taille et la constitution du conseil d’administration d’Ecobank, les procédures de gestion des transactions entre parties liées que la structure des comités et les politiques d’incitation. Ce rapport, qui sera disponible à la fin de ce mois, ajouté à celui de la SEC, vont servir de base pour apporter les améliorations nécessaires pour renforcer notre gouvernance», indique le communiqué dont copie nous est parvenue.
Mais les réformes ne vont pas s’arrêter là. Pour ce qui est du Contrôle et de l’Audit, les dysfonctionnements notés sont corrigés. Mais le groupe compte aller plus loin puisque travaillant avec EY, un cabinet international de services professionnels, anciennement connu sous le nom d’Ernst & Young, pour mieux examiner l’impact potentiel de ces dysfonctionnements. «Lorsque nous aurons reçu tous les rapports dans les prochaines semaines, la Société convoquera une assemblée de ses actionnaires dans la mesure où la mise en œuvre de certaines des recommandations pourrait exiger leur approbation. Aussi bien la SEC du Nigeria que chacun de nos autres organismes de régulation au Ghana et en Côte d’Ivoire sont amplement informés de ce qui précède», poursuit le communiqué.
Tout ceci est la conséquence du feuilleton de l’été qui a gravement endommagé l’image de marque du groupe bancaire panafricain. De graves accusations de mal gouvernance avaient été portées à l’encontre de certains membres éminents du top management de la banque par la Directrice Financière du groupe. Ce qui avait engendré une crise de confiance qui a passablement secoué le groupe. Au final, la dame Laurence Do Rego a été obligée de quitter le groupe. Et dans la foulée, toute une panoplie de mesures ont été prises pour remettre les pendules à l’heure et renforcer davantage les fondamentaux de la banque panafricaine.
Même si les critiques sont fondées, force est de reconnaitre que les services offerts par Ecobank semblent satisfaire sa cible. C’est du moins ce qui ressort des derniers résultats financiers de la banque, publiés à la fin du troisième trimestre 2013. Ces résultats montrent que les revenus, en glissement annuel, ont augmenté de 24% et le bénéfice par action est en hausse de 40%.
Bientôt présent dans 35 pays d’Afrique, le groupe Ecobank créé à Lomé au Togo, a des bureaux de représentation à Dubaï, aux Émirats arabes Unis, à Londres au Royaume-Uni et à Pékin en Chine. Mieux, il est coté à la Bourse de Lagos, d’Accra et à la BRVM de l’UEMOA à Abidjan. Ecobank est détenu par plus de 600 000 actionnaires institutionnels et particuliers, locaux et internationaux. Il emploie 18 375 personnes, ressortissants de 35 pays dans 1 206 agences et bureaux.
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