Il faut partir du Recensement Général des Entreprises (RGE), le premier du genre, réalisé par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), pour comprendre le poids réel de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) sur l’échiquier économico-social du pays.
On y apprend que les PME représentent 99,8% des entreprises répertoriées, dont l’écrasante majorité (81,8%) est constituée d’apprenants, 16,4% de Très Petites Entreprises (TPE), 1,2% de Petites Entreprises et 0,4% de Moyennes Entreprises. Il faut noter que 97% de ces PME sont considérées comme relevant du secteur informel. Enfin, l’ensemble de ces PME apportent une contribution dans l’économie nationale à hauteur de 30%, les 70% restants étant du ressort des Grandes Entreprises qui, pourtant, ne pèsent que 0,2% de l’échantillon, soit seulement 800 unités.
Que faut-il retenir de cette cascade de chiffres ? Que les PME constituent la réalité principale du tissu économique sénégalais. Que le Gouvernement a bien compris les enjeux stratégiques de développement de ce secteur en mettant en place tout un dispositif d’appuis techniques et financiers, allant de l’ADEPME à la BNDE, en passant par le BMN, le FONSIS, le FONGIP, l’ASEPEX…
Aujourd’hui, l’ADEPME, bras armé de cette volonté politique, sous la houlette de son vaillant manager, Idrissa Diabira, est en train de constituer le «Réseau Sénégal PME», afin de contribuer à la transformation structurelle de l’économie, soit l’axe premier du PSE, le référentiel économique par excellence du Sénégal.
Un réseau opérationnel qui réunit l’ensemble des acteurs concernés par la PME soit +70 entités, dont le Secteur privé qui en est un membre à part entière. Une série d’ateliers ont déjà eu lieu et les travaux quasi-achevés, selon la confidence de M. Diabira. Ainsi, ont été bien définis la gouvernance, les objectifs et axes prioritaires (création/formalisation, accès à la commande publique, accès au financement, territorialisation et compétitivité, et l’export) et 3 axes transversaux (système d’information et intelligence économique, communication et marketing ainsi que climat des affaires). De même qu’un plan d’actions et l’ébauche d’un Programme d’Urgence pour les PME 2018-2020.
In fine, il s’agit de procéder à une transformation structurelle, en passant des TPE aux PME, identifier des leaders parmi elles, les coacher et les accompagner afin qu’elles puissent prétendre au statut de champions nationaux, voire au niveau régional et même continental. Le pari est possible et réalisable… Il suffit d’y croire, avec la volonté politique qu’il faut, les outils à mettre en place pour les accompagner, notamment les appuis techniques et financiers pour les aider à grandir, à gagner des parts de marchés, à se diversifier, à aller à la conquête des marchés internationaux…
D’autre part, si on sait que les PME concentrent 60% de la population active, on se rend compte de son énorme impact social, surtout dans le secteur informel, dans les zones urbaines et rurales, chez les jeunes comme chez les femmes, au Sénégal et quasiment le même vécu dans les autres pays de l’espace UEMOA.
C’est au vu de toutes ces considérations socio-économiques que la rédaction de REUSSIR, le bien-nommé «Magazine du business», a décidé de consacrer son édition de la Rentrée aux PME avec le soutien de l’ADEPME, du BMN, de la BNDE, la participation du Patronat (CNES, CNP, UNACOIS), des Experts et quelques patrons de PME. Soit presque tous les acteurs de l’écosystème…
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