D’hier à aujourd’hui, la femme malienne a eu un véritable impact sur la marche du pays. Aoua Kéita peut dormir tranquille…
Pendant des décennies, le Mali a chanté le courage d’Aoua Kéita, «la petite négresse» qui a osé tenir tête aux colons. Figure emblématique de la lutte pour la décolonisation de la dimension de Modibo Kéita, elle est associée depuis à la lutte des femmes pour l’accès aux postes de responsabilités et à l’égalité des genres. Aujourd’hui, c’est un exemple et une source d’inspiration pour les Maliennes comme Sirebara Fatoumata Diallo, Oumou Sall Seck ou Bissan Hawa Coulibaly qui continuent à se battre, avec courage et détermination, contre les inégalités et injustices qui renaissent de leurs cendres, des générations après.
Fatoumata Diallo Sirebara, une femme d’action
Fatoumata Diallo Sirebara a fait le choix surprenant de laisser les bureaux climatisés pour la chaleur et l’âpreté des champs. Actuellement, elle produit, transforme et vend elle-même ses produits. Une chaîne qui emploie plusieurs personnes. La bonne dame s’est «rurbanisée» pour suivre l’appel du maraîchage. Elle est la 1ère malienne à faire du maraichage et de la pisciculture «hors sol». Présidente de la Coopérative «Femme en action», créée il y a 6 ans, elle est fondatrice et directrice du Centre de formation multifonctionnel pour un développement durable «Femme rurale». Pour ses formations, elle s’appuie sur l’expérience capitalisée lors de ses échanges et voyages. Son slogan, c’est «faire du capital humain, un moteur de développement durable au Mali.»
Bissan Hawa Coulibaly, ambassadrice de l’or blanc
Son nom est associé au coton. Bissan Hawa Coulibaly s’est fait une notoriété nationale et internationale grâce à l’or blanc. Son militantisme pour valoriser le coton «made in Mali» est un combat de longue haleine. Depuis 1996, elle est à l’origine d’un atelier de coupe et couture pour la transformation locale du coton ainsi que le Salon du textile artisanal de Bamako. Présidente de l’association pour la Valorisation des Textiles du Mali (COVATEX) et membre du Conseil d’administration, chargée du pool Artisanat PME/PMI du Réseau national pour la promotion de l’Economie sociale et solidaire (RANAPESS), elle ne vit que pour le coton malien. Elle n’oublie jamais de rappeler que les premières mains de ce coton sont les femmes rurales. Elles contribuent à la chaîne de production et aussi à la transformation locale.
Oumou Sall Seck, l’Ange de la paix
Née de mère touarègue et de père songhaï, Oumou Sall Seck est un brassage et la preuve d’un vivre ensemble entre communautés blanches et noires au Mali. Grâce à son combat, elle a été élue maire de la ville de Goundam en 2004. Son élection a provoqué un déclic au niveau de la région de Tombouctou où les femmes n’étaient pas bien impliquées en politique. Avec les résultats convaincants à la mairie, Oumou Sall a été réélu pour poursuivre son travail. Fruit de ce brassage, elle est l’incarnation de la paix et tous ses messages vont dans ce sens. Son engagement lui a valu le Prix Mano Dayak pour la paix en Afrique de l’Ouest, en décembre 2016. Lors de la réception du prix, elle a réaffirmé son attachement à la stabilisation au Mali et du reste de l’Afrique. «Cette prestigieuse distinction conforte mes convictions. Celles d’un véritable engagement en faveur de la paix qu’il faut défendre et préserver, patiemment et en toute humilité. La paix est un bien précieux, elle est la garante d’un développement durable et d’un avenir meilleur pour nos enfants, pour le peuple et pour la nation», a soutenu Mme Seck.
Impliquée dans le processus de retour à la paix à plus d’un titre, Mme Seck reste une vitrine pour les communautés touareg et songhaï qui se côtoient depuis des décennies. D’ailleurs, au sein de certaines communautés (matriarcales) du nord du Mali, les grandes décisions, si elles ne sont pas prises par les femmes, leur avis est pris en compte. Comme pour dire qu’à chaque étape de la vie de la nation, l’apport de la femme est indispensable.
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