Pays enclavé sans littoral, le Niger dispose d’innombrables atouts qui en faisait une destination touristique prisée. Mais, du fait de l’insécurité qui y prévaut, le tourisme est, quelque peu, en perte de vitesse.
Cet état de fait, les autorités, au plus haut sommet de l’Etat, s’attellent à le résorber eu égard à son apport à l’économie nationale. En février 2017, le ministre du Tourisme, Ahmed Boto, a clairement exprimé sa volonté de relancer son tourisme. Il a expliqué que le Niger est encore «un pays fréquentable qui recèle d’immenses potentialités et mérite d’être visité». Aussi, «l’Etat va en place tout le dispositif permettant d’assurer la sécurité de tous les visiteurs». Cette sortie du ministre Boto à Agadez (Nord) a eu lieu en prélude, à Iférouane, de la 12ème édition du plus grand événement touristiques du pays, le Festival de l’Aïr, sous le signe de la relance du tourisme : «Tourisme, vecteur de paix, de croissance et de rapprochement des peuples». Le Festival de l’Aïr s’est tenu à la suite de la Fête de la République à Agadez (avec 50 milliards pour moderniser les infrastructures) et qui a coïncidé avec le Festival FIMA (mode), délocalisé aussi à Agadez pour l’occasion, au lieu de Niamey. Avec le Salon SAFEM (artisanat pour la femme) et la Cure Salée, le grand rendez-vous des éleveurs.
Le choix d’Agadez pour relancer le tourisme n’est pas fortuit car non seulement il constitue 52% de la superficie du pays mais recèle aussi nombre de sites et monuments historiques. Sans compter son artisanat qui est réputé ici et ailleurs.
Dans la perspective de la relance, le Niger s’est doté d’une stratégie nationale de développement durable du tourisme, d’un programme d’actions prioritaire et d’une charte du tourisme dans la réserve naturelle de l’Aïr, du Ténéré… Entre 2011 et 2015, dans le cadre du Programme de la Renaissance, l’Etat avait réussi à créer les conditions en vue de relever le tourisme, en relevant la capacité hôtelière de 9,57%. Soit 44 nouveaux hôtels créés et 11 autres réhabilités, 25 restaurants modernes ouverts et 79 agences de voyage et de location de voitures mises sur pied. Ces actions ont permis de rehausser de 7,1% les recettes hôtelières grâce à l’arrivée de +37% de touristes. Ce qui a permis la création de 1 800 emplois.
A noter que ces avancées ont été obtenues grâce aux programmes régionaux de développement, dans le cadre de la fête tournante de la République qui, outre Niamey, a concerné Dosso, Maradi, Agadez en 2016. Il est prévu, dans le cadre du Programme de la Renaissance, de 2016 à 2021, la promotion du «Tourisme Saharien» dans l’Aïr, le Ténéré et le Termit avec leurs oasis, les sites de dinosaures et autre gravures rupestres parfaitement préservés.
Un transport aérien balbutiant
Actuellement, deux compagnies aériennes se partagent le marché aérien. La nigériane Max Air, qui a étendu ses activités au Niger en assurant la desserte entre la capitale, Niamey, et les principales villes du Nigeria. Elle assure aussi le transport des pèlerins vers la terre sainte d’Arabie Saoudite. Marché qu’elle se partage avec Niger Airlines, société nationale plus modeste ayant débuté en 2014 et qui s’emploie à rallier les villes les plus éloignées, Maradi, Agadez, Zinder et bientôt Diffa (+1 000 km de Niamey).
Il faut noter qu’en 2009, la compagnie nigériane Arik a tenté le coup en reliant Niamey à certaines villes du pays, tout en assurant une desserte vers le Nigeria. Quelques mois après son démarrage, Arik a cessé ses activités. Mais eu égard au coût assez élevé du billet, Arik a donné un coup de pouce au tourisme intérieur. De même, le tourisme d’affaires où de congrès a permis de délocaliser certaines rencontres entre hommes d’affaires à l’intérieur du pays. Enfin, Niger Airlines ambitionne prochainement de rallier les capitales de la sous-région en vue de désenclaver le Niger.
Avec Apanews
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