Il est la tête d’affiche du secteur privé burkinabé. Idrissa Nassa fait bouger le business par ses investissements, ses emplois et les richesses créés dans tout le pays. Sa force, une vision entrepreneuriale hors du commun et un sens aigu du management.
Chez les Nassa, le commerce est un héritage. L’homme d’affaires burkinabé a bien assimilé cette vertu bien familiale. Son père, commerçant reconnu dans les motocycles dans les années 80, ne manquait pas l’occasion de l’emmener avec lui, au grand marché de Ouagadougou, lors des vacances scolaires. A la mort de son géniteur, la voie est toute tracée pour Idrissa : devenir homme d’affaires, puis banquier aujourd’hui. «J’ai beaucoup évolué dans le commerce, l’import-export et la distribution de pièces détachées, de riz et de sucre», explique-t-il.
Son 1er grand coup aura été le rachat, en 2001, de la Financière du Burkina (FIB-SA), puis sa transformation en une banque classique, Coris Bank International (CBI). Fonctionnelle depuis janvier 2008, CBI est, grâce à l‘entregent de son patron, le 2ème établissement financier du pays et le seul contrôlé par un privé national.
Avec un financement de 15 millions USD de IFC de la Banque Mondiale et une prise de participation de la BOAD (8%), le capital de la CBI est passé de 10 à 25 milliards FCFA en 2013, avec un total des dépôts de 250 milliards FCFA et un total des crédits consentis de +230 milliards FCFA. Elle surfe désormais sur une vague d’optimisme et entrevoit l’avenir sous un angle panafricain.
Ainsi, son fondateur projette-t-il de créer des filiales au Bénin et Sénégal après la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali et le Togo. Nassa nourrit ainsi de grandes ambitions pour Coris Bank.
L’année 2015 a permis la diversification de l’offre avec la finance islamique, à travers Coris Baraka, aussi l’extension du réseau à travers l’ouverture de la 35ème agence et la conservation de la certification ISO 9001, version 2008.
En fin 2015, la CBI, dont le bilan a progressé d’environ 20%, a célébré son 200 000éme client. Son flair l’a conduit à entamer des négociations avec la Banque islamique de développement (BID) afin d’ouvrir, au Burkina Faso, un guichet y dédié, une première. «Coris Bank International ambitionne de devenir, dans un proche avenir, la banque la plus performante et la plus accessible de la place au Burkina Faso», explique son promoteur.
Pour 2016, CBI met le cap sur les perspectives d’une introduction en Bourse de Coris Burkina, ainsi que l’ouverture du capital à ses salariés intéressés. La banque a aussi donné naissance à un holding, Groupe Coris, devenu un groupe financier panafricain à capitaux privés, structuré autour de divers métiers : la banque (Coris Bank), les assurances (Coris Assurances), l’intermédiation financière (Coris Bourse), la gestion d’actifs financiers (Coris Assets Management) et l’investissement/conseil (Coris Capital).
Coris Bank a mobilisé 15 milliards FCFA pour financer le Sheraton de Bamako, un hôtel «5 étoiles» qui permettra au pays d’accroître sa capacité d’accueil en vue du sommet France-Afrique prévu en 2016.
Egalement présent dans l’Immobilier, l’Assurance-Banque, l’Informatique, le Commerce général, l’Imprimerie, l’Hôtellerie, Idrissa Nassa, la cinquantaine à peine entammée, compte aujourd’hui parmi les poids lourds de l’économie burkinabé et n’a sans doute pas fini d’ajouter des cordes à son arc. Propriétaire de deux petits hôtels, il a repris et rénové l’hôtel Silmandé de Ouagadougou, à hauteur de 11 milliards FCFA, avec sa Société de promotion et d’aménagement touristiques et hôteliers (Sopatel).
Président, depuis 2015, du Club des dirigeants des banques et établissements de crédit d’Afrique, Idrissa Nassa a été reconduit en février 2016. La holding d’Idrissa Nassa pèse plus de 400 milliards FCFA de chiffre d’affaires annuel, pour plus de 2 000 salariés.
Avec Apanews
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