En Guinée Bissau, un pays dont les citoyens musulmans représentent 50% de la population, soit 2 millions d’habitants, aussi, les évènements religieux annuels (Maouloud, Gamou…), en l’honneur des guides religieux, donnent lieu à des activités économiques très courues par les populations.
Les différentes communautés musulmanes du pays organisent des célébrations religieuses qui attirent des fidèles venant de pays de la sous-région (Sénégal, Guinée ou Gambie). Préparés de longue date, ces évènements sont financés par les populations qui mettent à contribution les ressources locales et les nationaux vivant à l’étranger.
Souvent, des personnes nanties de la diaspora profitent de ces commémorations pour retourner au pays, emmenant dans leurs valises des projets sociaux ou font de la redistribution humanitaire au grand bénéfice des populations.
Organisé en même temps que celui de Touba, pour permettre aux fidèles qui ne peuvent pas se rendre au Sénégal de commémorer le départ en exil au Gabon, en 1895, de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du Mouridisme, le Magal de Bissau est une dates-phares de la religion musulmane en Guinée Bissau. «Cette cérémonie est financée grâce aux cotisations des talibés mais aussi la contribution des membres de la communauté mouride, établis dans le pays dont certains travaillent dans des organisations internationales», explique Cheikh Badiane, président de la dynamique confrérie mouride de Guinée Bissau.
Ces manifestations religieuses, reconnues officiellement, bénéficient d’un appui de l’Etat et sont sécurisées par les forces de l’ordre. Sur la liste des évènements religieux importants, il y a également le Gamou annuel des Ahmadiya, organisée sur deux jours dans la ville de Farim, au nord de la Guinée-Bissau. Cette manifestation donne lieu à des transactions financières non chiffrées dont les retombées sont engrangées par les commerçants et autres petits métiers. Cette activité est financée par le bureau principal des Ahmadiya de l’Afrique, situé en Gambie, selon Mohamed Sanakoyo, représentant de cette secte en Guinée-Bissau.
Une autre destination religieuse est la localité de Kounthioumpa, dans la région de Bafata, dont le Gamou annuel se déroule au mois de mai, galvanisant toute la communauté mandingue du pays, aussi de la Gambie et du Sénégal qui converge vers ce village fondé par Saliou Faty.
Ce dernier, décédé en 1998, a laissé son khalifat entre les mains de son petit-fils El hadj Mbemba Faty.
A côté de ces évènements religieux, les associations musulmanes quadrillent le territoire pour assister les citoyens dans différents domaines. C’est le cas de l’Association des jeunes pour la réinsertion sociale (AJURES) dont le président, Infali Koté, admet recevoir de l’aide d’organisations du Moyen Orient pour construire des écoles, structures de santé, mosquées, etc. «Nous n’entretenons de relations qu’avec les organisations dûment reconnues par le système des Nations Unies», s’empresse-t-il de préciser justifiant sa méfiance par les risques d’infiltration de groupes terroristes.
Cette transparence a permis, dit-il, à l’association d’avoir des ouvertures dans les banques et établissements financiers par où transitent les aides financières. Mais, il déplore la timidité de l’aide des pouvoirs publics et des sociétés de télécommunications.
D’autres organisations telle que le Conseil National Islamique, le Conseil Supérieur Islamique, l’Union des Imams, l’Organisation de la Jeunesse Islamique, l’Organisation pour la sensibilisation et l’Appel à l’Islam, entre autres, s’activent également sur le terrain pour promouvoir les activités islamiques.
Par Nouha Mancaly pour Apanews et Reussirbusiness.com
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