Les infrastructures n’ont jamais suscité autant d’espoir au Bénin. A l’aune des 8 projets-phares programmés entre 2016 et 2021, le Président Patrice Talon projette de faire du Bénin, une plateforme de services logistiques.

Construction d’aéroports, d’autoroutes, de voies express, ponts, bretelles et passages supérieurs, plusieurs projets sont annoncés par le ministère des Infrastructures et des Transports qui s’est doté, en 2017, d’un budget de 163 milliards FCFA. Mais, des vicissitudes existent dans ce pays où le respect des délais contractuels de réalisation des infrastructures n’est pas encore une réalité. Difficile mission que le Président Talon entend réaliser en dépit de pesanteurs financières et sociologiques.
Premier challenge, la construction du nouvel aéroport de Glo-Djigbé (nord de Cotonou). D’un budget prévisionnel de 360 milliards FCFA, un début des travaux annoncé pour le 1er semestre 2017, financé par Exim Bank Chine et mis en œuvre par une entreprise chinoise, il pourra accueillir 2 700 000 passagers/an. Il va combler les déficits de l’Aéroport international Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou – encastré dans la ville- qui ne répond plus au standing moderne et qui, au plan environnemental, est mal implanté.
Le 2ème chantier, intimement lié au premier, est une route express pour une connexion rapide entre le nouvel aéroport et la zone hôtelière de Cotonou afin de faciliter le trafic aux touristes. C’est une route de contournement nord de la capitale. Il est aussi envisagé une modernisation et l’extension du Port autonome de Cotonou à travers la reconstruction de certains quais, l’extension du bassin portuaire en Build, Operate and Transfer (BOT) ainsi que le réaménagement de l’axe routier autour du port de Cotonou.
Maillage territorial…
Il est projeté une extension du réseau routier sur 1 362 km linéaires dans tous les départements du pays. «Durant le quinquennat 2016-2021, pratiquement tout le réseau routier sur tout le territoire sera en chantier», confirme Jacques Ayadji, DG des Infrastructures.
Selon le ministre de tutelle, le coup d’envoi sera donné par l’axe Kétou-Savé, dans le 1er trimestre de 2017 et avec un prêt brésilien. Il y a aussi la construction des autoroutes Sémé-Kpodji et Porto-Novo avec un 3ème pont à Porto-Novo qui va déboucher sur la rocade de la ville.
Fortement présentes sur ces chantiers, les sociétés françaises, chinoises et de la sous-région sont souvent confrontées à des difficultés technique, financier et aussi sociologique, explique un ingénieur béninois. «Souvent, les études des projets ne sont pas conformes à la réalité sur le terrain et les populations s’opposent souvent à la libération des emprises pour permettre une réalisation parfaite des infrastructures», poursuit-il. «Parfois, des aménagements sont faits sur le réseau pour contourner des fétiches installés dans l’emprise de la voie», se désole un technicien de BTP.
Pour la préservation des ouvrages, un programme d’urgence d’entretien en régie du réseau routier est élaboré et financé par le Fonds routier. En 2016, quelque 4 458 km linéaires de pistes, répartis sur tout le territoire, ont été remis en état.
A Parakou, 2ème ville du pays (+400 km, nord de Cotonou), les machines des Chinois Sinohydro Corporation Limited tournent à plein régime sur les axes principaux de la ville. Sont en cours, les travaux du projet de la traversée urbaine et du contournement de Parakou.
A l’opposé, la construction de la voie Comè-Lokossa-Dogbo, lancés en 2014 pour un délai de 24 mois, battent de l’aile, à l’instar du tronçon Djougou-Péhunco et d’autres infrastructures routières. On évoque, entre autres raisons, la non-libération des emprises par les populations. Les autorités restent fermes en dépit du fait que les entreprises exécutantes n’emportent pas l’entière responsabilité des piétinements et des rallonges de délai de réalisation.
Par Détondji Jonas à Cotonou pour Apanews et Reussir magazine
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