Maillon essentiel des économies africaines, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) semblent vivre le même sort dans beaucoup de pays. Si au Sénégal par exemple, on déplore du fort de mortalité des PME, un taux qui serait de 80%, le Caméroun n’est pas plus nanti. Dans une étude qu’il vient de publier sur la mortalité des Petites et moyennes entreprises (PME), le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques du Cameroun (Camercap), think-thank financé en partie par les fonds publics, révèle qu’au Cameroun, 72,24%, des entreprises créées depuis 2010 sont inexistantes dans les fichiers de la direction générale des Impôts au mois de mai 2016. En termes plus détaillés, plus de 7 sur 10 entreprises créées de 2010 à 2015 n’ont pas survécu jusqu’au mois de mai 2016. Revenant sur les raisons, la structure révèle qu’à l’observation des faits et de l’analyse sociologique, et du type d’entreprises, il est courant de voir naître une telle entreprise, la voir mourir après 1 an ou 2 renaître la 3è année avec une autre dénomination. « Au final, en 05 ans, nous pouvons avoir 3 unités créées mais avec un seul promoteur (en linéaire) sans oublier ceux qui, en une année disposent d’une ou de plusieurs unités enregistrées, mais avec un seul acteur », relève le think thank camerounais. Le Camercap note que les établissements sont généralement mis sur pied pour l’exécution d’un marché public. Dès lors que les marchés sont exécutés ou non, ces PME disparaissent pour éventuellement réapparaître sous un autre nom plus tard. « C’est la logique de la redistribution du budget de l’Etat en fonction des rapports de sympathie que l’on peut avoir avec les gestionnaires de crédit, et c’est peut-être pour cette raison que ces établissements sont plus créés à Yaoundé », conclut le Centre d’analyse.
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