Maillon essentiel de l’économie sénégalaise, le secteur de l’élevage rencontre beaucoup de difficultés liées notamment au financement.
Un problème que le président de la République, Macky Sall, a décidé de prendre à bras le corps. «Il faut que les structures publiques de financement et le système financier décentralisé à s’orienter vers la promotion de mécanismes de financement adaptés aux besoins d’investissement des éleveurs », a-t-il lancé lors de la célébration de la Journée nationale de l’élevage. Selon lui, le sous-secteur de l’élevage reste confronté à certaines contraintes liées à l’enclavement des zones de production, la précarité des revenus et l’absence de garanties et une règlementation bancaire peu adaptée à son développement en dépit d’importantes mesures incitatives. Ayant compris les enjeux du financement, les professionnels de l’élevage ont d’ailleurs consacré le thème de cette journée à la question: «Enjeux et défis d’un financement optimal pour l’émergence du sous-secteur de l’élevage ».
Parlant des structures publiques de financement, le chef de l’Etat fait notamment allusion à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (CNCAS), au Fonds d’appui à la stabulation (FONSTAB), au Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) au Fonds de garantie des investissements prioritaires. Mais pour y arriver, il s’agira très concrètement d’adapter les stratégies de financement aux évolutions du sous-secteur en veillant au renforcement des capacités des acteurs et à la mise à disposition de services financiers accessibles et de qualité. «J’invite tous les acteurs du sous-secteur de l’élevage à s’inspirer des meilleurs pratiques et mécanismes alternatifs en vue d’assurer la viabilité et la durabilité des systèmes de financement et le gouvernement et les acteurs à saisir toutes les opportunités offertes par le Fonds vert et le fonds climat pour l’adaptation de l’élevage aux changements climatiques », a-t-il lancé.
Vers la suppression des droits de douane
Par ailleurs, dans cette dynamique d’accompagnement du secteur de l’élevage, le Président de la République, M. Macky Sall a fait une annonce forte. En effet, conscient que de bêtes venaient de pays de la sous-région que ce soit pour les moutons de race ou simplement pendant la fête de Tabaski, il a décidé de la suppression prochaine des droits de douane sur les importations de bétail au Sénégal. «Des mesures seront prises sans délai pour supprimer les droits de douane sur l’entrée du cheptel. Je ne comprends pas pourquoi et quelle est la logique de payer des droits de douane pour des bœufs qui viennent de la Mauritanie ou du Mali. Je ne comprends pas. J’ai donné des instructions au ministre de l’Economie, des Finances et du Plan pour que cesse l’application d’une telle taxe, puisque le matériel agricole par exemple fait partie des produits subventionnés et donc hors taxe », a-t-il annoncé à l’occasion de la célébration de la troisième Journée nationale de l’élevage, organisée à Ndioum. Et cette même dynamique pourrait être étendue au secteur du lait. Le Chef de l’Etat n’exclut pas de supprimer la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur le lait local, afin d’accompagner le développement de l’industrie laitière naissante.
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