Acteur majeur du Marché financier régional, Mme Marie Odile Sène Kantoussan explique les multiples opportunités pour le financement du développement.
En tant que Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI), nous exerçons plusieurs activités comme la structuration des opérations de levée de fonds pour le compte des États, des Entreprises, publiques comme privées, et des Collectivités locales. Nous intervenons aussi sur la mise à niveau de certaines entités qui ont besoin de renforcer leur organisation avant de prétendre à lever des capitaux sur le Marché financier régional.
En ce qui concerne les émissions d’États, l’Etat du Sénégal, émet des obligations sur notre Marché depuis 2005. La 1ère émission obligataire portait sur un montant relativement modeste de 45 milliards FCFA alors que la dernière réalisée en novembre 2015, a permis de lever plus de 116 milliards. C’est dire que du chemin a été parcouru. En 10 ans, l’Etat a levé +700 milliards FCFA avec des maturités qui avaient tendance à se limiter à 5 ans sur les premières interventions.
Nous avons pu expérimenter des maturités à 10 ans ces dernières années, bien appréciées par les institutionnels, notamment par les compagnies d’assurance-vie. Aujourd’hui, nous sommes persuadés que le Marché peut tester des maturités un peu plus longues. Partant, il est primordial de prendre en compte la disponibilité de ressources longues pouvant faire face à ces maturités. . . Le Marché financier est également à la portée des banques afin de leur permettre de mobiliser des ressources longues à même de répondre aux demandes de prêts à maturité éloignée tel que le financement de projets d’infrastructures.
Il y a également la nécessité de canaliser l’épargne à tous les niveaux y compris dans le secteur informel, les ménages, les entreprises, le grand public en général. Qu’on soit SGI, banques, compagnies d’assurances…, notre objectif premier doit être de pouvoir orienter l’épargne existant dans l’Union vers des circuits officiels et plus sécurisés en intégrant surtout l’innovation en termes de rémunération de cette épargne. Il y a de nouveaux acteurs comme les sociétés de gestion d’organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) qui ont mis sur le marché des Fonds Communs de Placements (FCP), par exemple. Ce sont des véhicules de placement très pratiques, accessibles et adaptés à nos environnements permettant de drainer l’épargne du grand public car quand on parle de la Bourse, le grand public estime que c’est complexe. Il faut qu’on puisse les aborder avec un langage simple, concret en indiquant ce qu’ils peuvent escompter de l’argent placé, que la démarche soit très simple…
A CGF Bourse, nous avons utilisé ce levier de gestion collective pour accompagner le placement de l’épargne des particuliers vers le marché tout en contribuant à la vulgarisation de la culture de l’épargne chez nos clients et partenaires. Tout cela rentre dans la démarche de trouver des produits financiers permettant de capter le maximum d’épargne à long terme et eu renforcement de la culture de l’épargne.
Si nous n’arrivons pas à convaincre les épargnants même le commerçant qui gère sa boutique à mettre de côté de l’épargne longue, nous ne pourrons pas prétendre financer plusieurs projets d’infrastructures. Nous sommes en train de suivre la mise en place du Code minier, l’Etat voulant accompagner l’ouverture du capital des sociétés minières aux sénégalais avec 25% qui leur sont réservés. Nous espérons que la participation effective atteindra le pourcentage réservé aux nationaux. Nous invitons le privé sénégalais à s’investir massivement à la participation au capital de nos sociétés et des sociétés étrangères qui s’installent au Sénégal.
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