Adama Sarr, une jeune femme, la trentaine à peine dépassée, est une habituée du marché Sahm. Ce marché refuse du monde tous les mercredis. Etudiants, commerçants, acheteurs, tout le monde s’y retrouve pour faire leurs emplettes. « Je viens tous les mercredis ici pour faire mes achats. Puisque je suis revendeuse, les produits, je les achète moins cher », a-t-elle fait savoir.
En cette matinée de mercredi, les gens sont venus de partout. Si certains sont là pour faire des affaires, d’autres, par contre, sont attirés par l’ambiance qui y règne. « Ces marchés nous aident beaucoup dans le cadre de nos activités. Car avec peu d’argent, on peut acheter plusieurs produits. Ce n’est pas le seul que je fréquente, il y’a presque tous les jours un marché hebdomadaire dans un quartier« , soutient Adama Sarr qui vient de Camberène.
Sahm n’est pas le seul marché hebdomadaire puisque dans la semaine, il y’a presque tous les jours un marché similaire dans un quartier de la capitale. A Front de Terre, le marché a lieu pour les samedis.
La nouveauté, ce sont ces tentes démontables et modulables, qu’on voit au niveau de ces marchés et qui révolutionnent la manière de faire des affaires au Sénégal. Le marché se tient de 8h à 18h. Ce qui offre à une majorité de personnes, riveraines ou mê56me celles venant d’autres localités, la possibilité de satisfaire leurs besoins de consommation, selon leur bourse.
Abdou Ndiaye, trouvé devant un étal de friperies, choisit des habits. « J’achète tout ici, car à 300 francs CFA, on peut avoir un beau Tee shirt et des pantalons à partir de 700 ou 1000 francs Cfa. C’est moins cher », soutient-il.
« Marché mercredi », c’est le nom donné au marché hebdomadaire de Keur Massar. Puisque le marché se tient les mercredis et les habitants des localités environnantes s’y retrouvent. A l’approche du site, les étals de vêtements, chaussures, ceintures et divers articles s’offrent au choix des clients. « Chaque mercredi, nous venons faire nos emplettes. Parce que nous avons trouvé que c’est plus avantageux« , parle ainsi, en chœur, un groupe de filles.
D’ailleurs, le plus grand marché de la sous-région, Diaobé, est un lieu de rencontres de plusieurs nationalités. Ce qui fait que beaucoup de personnes quittent Dakar pour se rendre à Diaobé, dans la région de kolda, département de Vélingara. La plupart des voyageurs prennent départ le lundi au garage de Thiaroye, situé face à la police de ladite localité. Ce lundi vers 11heures, à notre passage, ils en étaient aux derniers réglages.
Trouvée sur les lieux, Toulaye Sané est une commerçante qui fait la navette Dakar-Diaobé. Depuis 15 ans, elle fréquente ce trajet qu’elle trouve difficile, mais il faut tenir le coup. « J’ai commencé à aller à Diaobé depuis 1998 pour acheter des marchandises. Arrivée là-bas, j’achète de l’huile de palme, du miel, des légumes à bas prix. Une fois à Dakar, je les revends à des prix abordables », déclare-t-elle.
Elle poursuit en ajoutant « même s’il y’a des risques parfois, on est obligé de faire avec. Parfois, on rencontre des difficultés sur la route avec les postes de contrôle. Un jour, on avait confisqué toute ma marchandise. Pour la récupérer, j’ai dépensé presque le double. Déjà, c’est une perte énorme ».
…Les commerçants aussi se frottent les mains
Nous sommes à la veille du marché hebdomadaire à Keur Massar, les commerçants sont aux derniers réglages. Ils montent les tentes. Asse Guèye est un vendeur de friperies et il fréquente tous les marchés de la capitale. Ce jeune Saloum-Saloum de 30 ans s’active dans le commerce très jeune puisqu’il a quitté Kaolack à 18 ans pour rejoindre la capitale. « Tous les jours, je tourne entre les différents marchés hebdomadaires de Dakar. Du lundi au dimanche, je travaille dans ces lieux« , confie-t-il.
Selon lui, ce qu’il peut gagner dans les marchés hebdomadaires est très intéressant. Les affaires marchent bien et c’est pourquoi, au lieu d’être sur un même lieu, tous les jours, il préfère faire la rotation car c’est plus avantageux pour lui. Asse Guéye nous informe qu’il parvient à vendre jusqu’à 300 000 francs CFA dans une journée. « J’écoule bien mes produits. Je vends entre 50 000 et 100 000 francs. Mais s’il y ‘a des jours comme l’approche des fêtes, je peux vendre jusqu’à 300 000 francs », estime Asse.
Au marché Sahm, deux étals d’habits se font face. On croirait assister à un combat de coqs car le commerçant de gauche vend ses tee-shirts à 300 francs tandis que celui de droite les propose à 200 francs. Moussa Mbaye, commerçant de son état, justifie la différence des prix entre les mêmes articles car selon lui, « le prix varie en fonction de la qualité et du type de pantalon ».
« Il faut négocier assez longtemps car les clients sont difficiles« , poursuit-il. Moussa Mbaye, lui, vend aussi dans différents marchés hebdomadaires de la capitale. «Je fréquente les marchés hebdomadaires de Yoff, Castors, Gueule-Tapée, Pikine, Guédiawaye, Patte d’oie et des Parcelles assainies», convainc-t-il.
Même s’il y’a des problèmes liés à l’insécurité, l’hygiène et la santé des populations riveraines des marchés, certaines maisons riveraines en tirent profit. Si ‘on en croit Modou Thiam, riverain et résident à Yeumbeul, les jours de marché sont importants parce qu’il en tire des ressources. « Les jeudis, tout marche bien, car ceux qui ont besoin de faire leurs besoins naturels payent 50 francs pour accéder aux toilettes. Ce qui me permet d’encaisser beaucoup de pièces de monnaie », a-t-il savoir.
Parfois, il peut gagner, dans la journée, des sommes allant de 5 000 à 20 000 francs. De l’argent destiné à la réfection de certaines parties de la maison. « Cet argent me permet de réparer tout ce qui ne fonctionne pas dans la maison. Je parviens à vider les toilettes si, toutefois, elles sont pleines », avance-t-il, avec certitude.
C’est le même constat chez quelques riverains du marché de Keur Massar. Là aussi, pour accéder aux toilettes, les commerçants paient entre 25 et 50 francs.
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